Montreuil : La communauté malienne de Paris en deuil

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MONTREUIL (Seine-Saint-Denis) - La maire de Montreuil (Seine-Saint-Denis) Dominique Voynet (EELV) a annoncé lundi que le propriétaire de l'immeuble vétuste qui s'est effondré dimanche sur une maison, faisant 3 morts, était entendu par la police.
Lors d'un point de presse, Mme Voynet a également dénoncé "des marchands de sommeil qui se refilent des bâtiments vétustes sans réunir les conditions de sécurité".

Une femme et deux enfants sont morts et huit personnes ont été blessées dimanche soir dans l'effondrement d'un ancien hôtel social en réhabilitation sur une petite maison occupée illégalement par deux familles maliennes.

Le propriétaire de cet immeuble, situé rue Parmentier à Montreuil, "était entendu lundi par la police", a déclaré Mme Voynet, sans plus de précisions.

Pour l'élue, ce drame qui traite de "l'insalubrité et de l'insécurité" est "la conséquence du mal-logement et de la légèreté des propriétaires d'immeubles dégradés contre lesquels nous essayons de mener des actions au long-terme".

Il s'agit d'"ancien hôtel meublé insalubre, connu et suivi par les services municipaux depuis 2002. Il était vide, ses occupants ayant été relogés par la municipalité", a ajouté Mme Voynet, assurant que la société "Saber a obtenu fin 2010 un nouveau permis de construire et une autorisation de travaux pour un projet de construction d'hôtel de tourisme, au sujet duquel la municipalité avait fait savoir sa réticence".

L'adjoint de Mme Voynet chargé du logement, Daniel Mosmant, a fustigé une "espèce de marché de dupes où on fait croire qu'on peut se faire de l'argent facilement en achetant ce genre d'immeuble et en les retapant".

D'après les pompiers, les trois personnes décédées sont "probablement la mère et ses deux enfants" dans une petite maison qui était apparemment squattée par 11 personnes.

La situation de la famille "nous a été signalée en novembre, la mère a été reçue en mars par les services du logement mais elle n'a pas obtenu de logements car l'immeuble squatté ne justifiait pas a lui seul une urgence de relogement", a expliqué Mme Voynet.

"Nous étions au courant de la situation de cette famille, notamment via les parents d'élèves, mais comment caractériser les priorités quand on a 2.000 familles qui vivent dans des conditions intolérables'", s'est interrogé M. Mosmant.

Selon Dominique Voynet, Montreuil compte "4.000 logements insalubres, 6.000 demandeurs de logements et 300 arrêtés d'insalubrités de différentes sortes, allant jusqu'à l'interdiction d'habitation en cours".

Par AFP