Mauritanie, Nouakchott: Le policier du carrefour Yéro Sarr: Quand le civisme prend forme

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De taille moyenne, avec une chemise et un pantalon noir, M.M. appelé communément le policier du Carrefour Yéro Sarr a décidé d’organiser la circulation au grand bonheur des usagers de la route.

Et pourtant il est considéré comme « un fou ». Est –il vraiment fou? C’est la question qui brûle les lèvres?  

Cet homme est arrivé à faire le travail mieux que la police elle-même dans cet endroit presque oublié de la capitale. Il faut souligner que M.M n’est pas un vrai policier, c'est-à-dire qu’il n’est un recru de la sûreté, mais celui qui fait le travail de la police routière et rend fluide la circulation par citoyenneté.

En général si ce n’est pas pour soutirer quelques billets aux chauffeurs de taxis, ces lieux sont souvent désertés de la police.

Le carrefour Yéro sarr se trouve à El mina. Reliant Arafat, Sebkha et Socogim, il est en quelques sortes le bout du tunnel où l’on ne voit que l’obscurité. C’est comme telle une prison. Les voitures se bousculent à la moindre occasion et les personnes aussi s’y mettent parfois.
Pour tout dire ce n’est pas un carrefour, c’est un point de rencontre où l’on peut trouver un peu de tout, le désordre la bousculade, la bagarre c’est bien le carrefour des emmerdes et des hallucinations même si on ne peut dire mieux des autres carrefour de la ville, en se rendant à certaines heures.
 
Le désordre qui y règne dans la capitale et même en dehors de la capitale à l’occasion d’une sortie tape à l’œil tout de suite. C’est bien un carrefour à la version mauritanienne.

 Et ça Mr M. a cherché à trouver une solution avantageuse pour tous. Son bâton, son sifflet et ses gestes bien arrangés comme un sortant de l’une des meilleures écoles, se fait respecter et fait respecter le code aux usagers en faisant gagner du temps à tout le monde, les automobilistes en premier lieu.

Et ça, les conducteurs apprécient car ils n’hésitent pas à lui donner un billet pour saluer ses efforts. Il est d’ailleurs à ce titre le seul décoré des taxis mens de Nouakchott.  

Beaucoup des chauffeurs le connaissent et le préfèrent puisque qu’il n’est pas de la plupart des éléments de la police nationale chargée de réguler les mouvements qui passent à longueur de journée à tendre la main pour demander 100 ou deux cents ouguiyas par chauffeur sans se soucier de la situation de la circulation ni de la sécurité des citoyens.

Faut-il penser peut- être à donner à Mr M. un autre statut. Puisque le mot fou ne lui convient nullement pas, il faudrait bien revoir la version commune puisqu’en demandant les chauffeurs de taxis, bus et autres, ils vous confirmeront qu’il s’agit vraiment d’un fou.

Un fou qui sait ce qu’il fait et qui fait mieux que ceux qui sont considérés comme saints d’esprit!!! Redéfinissons les termes.  

Tous les chauffeurs, tous les habitants notamment ceux qui empruntent cette route  confirmeront les services de cet infatigable homme animé par une énergie remarquable.

Comme la vie peut nous rendre la vie simple et nous réserver de surprises…

Fofana Samba Doulo, correspondant de soninkara.com