Mauritanie: Gouvernement: L'impasse au bout?!

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Mauritanie: Gouvernement: L'impasse au bout ?!Depuis l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, soldée par l’élection du général Abdel Aziz, l’espoir nourri pendant et par les campagnes se dissipe peu à peu sous un ciel nuageux d’une Mauritanie qui se cherche.
 
Le gouvernement mis en place, dirigé par le docteur M.Ould Laghdaf peine à répondre aux besoins et aux attentes du peuple.
 
La situation socio-économique est au point noir et les mesures  gouvernementales aux abois. Les populations continuent de souffrir et subissent des pressions tous azimuts, relatives à leurs modes de vie.
 
Que veut le gouvernement daigne-t-on de se demander ? N’est-il pas vraiment conscient des problèmes de la Mauritanie ou fait-il la sourde oreille? Jusqu’à quand tiendra- t-il dans cette lancée?
 
Le tableau est sombre et le constat peu réjouissant. Après une campagne pleine de promesses soldée par l’élection du général, le président de la république M.Abdel Aziz et le gouvernement ont-ils heurté une montagne qui empêcherait la machine de tourner normalement en rond?
La première surprise du général pour les populations fut les dites mesures prises visant à atténuer les souffrances des populations. Des mesures écrites en noir sur blanc qui n’ont d’importance que dans les tiroirs des bureaux. Au lieu d’amener la bouffée d’oxygène tant attendue, les populations se sont vues étranglées par la montée vertigineuse des prix, baisse de leur pouvoir d’achat, chômage.
 
Pour un président qui avait un slogan de campagne comme « le président des pauvres », c’est hallucinant. Au lieu de prendre en compte l’étouffement et le cri désespéré des populations dans leurs vies quotidiennes, le gouvernement tente de défendre avec becs et ongles les réalisations du général  tout en ignorant les véritables enjeux de la situation!

La deuxième surprise est la gestion de l’administration, on a comme l’impression que tout se fait avec permission à la clef. Les méthodes de gouvernance  ne semblent pas vraiment changées. Tout citoyen averti saurait sans trop chercher loin et se rendrait compte que les méthodes d’antan consistant à faire passer l’inexistant pour l’existant sont toujours présentes.

Il est vrai qu’il ne faut pas demander l’impossible en si peu de temps au pouvoir en place. Vue le contexte actuel, la crise est mondiale et demander des miracles serait une chose impossible.

Mais en observant attentivement la manière avec laquelle le gouvernement tente de résoudre les problèmes, il y’a lieu de s’inquiéter. La fâcheuse habitude consistant à soigner la misère d’avant par une autre misère avec des politiques s’inspirant des réalités extérieures est bien la manifestation d’une incapacité à gérer convenablement et en découdre avec les pratiques obscures du passé. Le couteau est enfoncé quand on tient à la réalité sociale, politique et économique au delà des chiffres avancés. Le gouvernement est dans l’impasse même si les membres s’entêtent dans leurs logiques et campent sur leurs positions.

La troisième surprise du pouvoir est sa politique de voisinage, son entêtement  à maintenir la tension avec des voisins comme le Mali survenue lors de la libération de l’otage français pierre Camatte. Cette libération était conditionnée par celle des quatre membres de l’AQMI emprisonnés au Mali dont un Mauritanien. Refusant le dialogue, on est appelé à se demander ce que vise le pouvoir et que veut-il réellement?

La quatrième surprise est celle de l’impression que donne le gouvernement, qui est celle de l’impuissance face à des questions dont aucun mauritanien ne peut tirer profit à long terme. La fameuse habitude consistant à instrumentaliser des questions relatives à l’équilibre du pays notamment la sensible question de l’identité nationale a été l’objet d’interprétation de la part de certains membres du gouvernement. Essayer de trouver une porte de sortie par des facéties est une manière fourbe de clore le débat avant même de l’avoir ouvert. Brouiller les véritables  interrogations par des procédures incohérentes est sans aucun doute des anciennes pratiques qui n’ont pas des beaux jours devant elles.
 
Fofana Samba correspondant soninkara