Mauritanie: 4 Français, dont deux enfants, tués par balles par des inconnus

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Quatre membres d'une famille française, dont au moins deux enfants, ont été tués et un cinquième a été grièvement blessé par balles lundi en Mauritanie dans une agression à main armée perpétrée par trois inconnus sur une route près d'Aleg (250 km à l'est de Nouakchott).

L'attaque a visé "cinq Français, une famille", a déclaré à l'AFP un responsable de l'ambassade de France à Nouakchott, peu après l'annonce de la mort "d'étrangers" par une source sécuritaire mauritanienne.

"Il y a quatre personnes mortes, dont au moins deux enfants. Le père de famille est grièvement blessé. Il vient d'être amené à l'hôpital d'Aleg où il est soigné", a affirmé le diplomate.

"C'est un crime crapuleux", a précisé de son côté la radio nationale citant l'Agence mauritanienne d'information (AMI, officielle), ajoutant que les corps des victimes avaient été transportés vers la capitale pour leur rapatriement.

Selon un correspondant du journal indépendant Nouakchott Infos, qui s'est immédiatement rendu sur place, cette famille a été victime d'une tentative de vol à main armée par trois hommes qui ont pris la fuite à bord d'une berline.

Des sources policières ont indiqué plus tard à l'AFP qu'un véhicule semblable avait été retrouvé dans la ville d'Aleg, où un important dispositif policier a été déployé en fin d'après-midi.

Ces mêmes sources ont précisé que, selon les premiers éléments de l'enquête, les agresseurs ont perpétré leur attaque à l'arme automatique alors que les Français s'apprêtaient à déjeuner au bord de la route peu après leur départ d'Aleg.

Aucune des sources contactées par l'AFP n'a pu préciser si les victimes étaient des résidents ou des touristes, mais toutes ont fait part de leur surprise face à la violence de l'agression, extrêmement rare dans cette zone du pays.

La gendarmerie locale a ouvert une enquête, selon une source sécuritaire.

A Paris, le président français Nicolas Sarkozy a indiqué à la presse qu'il attendait de prendre connaissance des circonstances de l'attaque et de ses motivations avant de réagir.

"A la minute où je vous parle il est trop tôt pour dire exactement les raisons de cette agression que je ne peux pas qualifier puisque nous n'en connaissons pas les motifs et même pas tout à fait les modalités", a déclaré M. Sarkozy dans l'après-midi.

Le chef de l'Etat français a précisé qu'il devait s'entretenir au téléphone en début de soirée avec son homologue mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi.

Si les routes réputées "à risque" en Mauritanie se limitent au nord-est du pays, zone désertique frontalière du Mali où circulent des groupes touareg ou islamistes, il est généralement conseillé de circuler à deux véhicules pour tout déplacement hors de la capitale, comme il est d'usage dans le Sahara.

Les attaques à main armée dans la zone d'Aleg sont toutefois très rares, et le quadruple meurtre de lundi pourrait porter un sérieux coup à l'essor de l'industrie touristique de cette vaste république islamique aux trois quarts désertique

Source : AFP