Le report des élections est encore dans l’ordre du possible car, le risque est toujours embuant.

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Le site : www.elections.sn qui renferme le fichier électoral pour les élections locales du 22 mars 2009, répond par ceci à ce jour 23 Janvier 2009, quand vous l’interrogez : « En construction à cause du nouveau découpage électoral »

L’impréparation à tout point de vue, l’incompétence et le cafouillage monstre de l’administration en général et, de toutes les structures de l’Etat, y compris la CENA, chargées des élections et du processus électoral, ont assurément toutes lamentablement échoué. Elles ont fait preuve, d’un manque de professionnalisme à propos de ces élections, qui frise même, l’amateurisme au-delà du tolérable.

Rappelons au passage s’il en est besoin que, Me Wade dans le cadre du NEPAD, est chargé du volet des NTIC et particulièrement de la fracture numérique. Il s’est toujours vanté de l’avancée de notre pays dans le domaine de l’informatique par rapport au reste de l’Afrique d’abord et même au niveau du tiers monde. On l’a même entendu récemment dire qu’il n’a trouvé à son arrivée à la présidence de la république que 2 ordinateurs –naturellement, permettez-nous de douter de cette sortie invraisemblable- que nul ne peut croire.

Ceux qui fréquentent régulièrement l’administration sénégalaise sous le régime libéral, savent pertinemment que la réalité est tout autre. Tout le tintamarre fait par Me Wade autour des NTIC, n’est que du vent et, la preuve nous est donnée par son équipement informatique archaïque –à dissocier d’avec les micros informatiques flambants neufs, qui ornent et servent de meubles dans les bureaux des ministres et directeurs généraux, s’ils ne prennent pas le chemin de leur propre domicile- dans les divers services de l’administration générale. Disons plutôt, après avoir détruit tous les fondements d’une bonne administration, Me Wade et son gouvernement, n’ont procédé à aucune modernisation tant au point de vue méthode qu’organisationnelle depuis leur arrivée au pouvoir, dans le but de rendre plus performante cette administration. Ainsi, la vétusté de l’équipement existant et l’archaïsme de l’organisation combinés, ont conduit notre pays, au bas de l’échelle des administrations africaines, sauf au niveau du discours, faux en tout.

Ainsi, malgré un report d’un an, la direction générale des élections a été dans l’incapacité totale de mettre à jour le fichier électoral et de le tenir à la disposition des citoyens sur Internet, conformément à la nouvelle configuration du découpage administratif et territorial actuel. Pour vous en convaincre, visitez vous-mêmes le site des élections qui doit renfermer le fichier électoral pour les élections locales du 22 Mars 2009. En tout cas, jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes, le site est toujours en construction. Mais pour combien de temps encore ? Nul ne le sait. Il s’y ajoute tenez-vous bien encore, que même le n° de téléphone de la direction générale des élections qui est indiqué (33 823 75 44) est déclaré par la Sonatel, comme étant non attribué.

Vous conviendrez avec moi, qu’il est inadmissible voire inconcevable à l’heure du numérique que de pareils faits puissent se produire et même exister depuis un an, dans un pays dont le chef vante partout les prouesses du génie informatique de son gouvernement, mais qui est tout même, incapable de solutionner un problème qui ne relève point du tout d’un génie. En vérité, tout ceci n’est que pure vanité pour tromper son monde comme à l’accoutumée. La réalité crue, que veut dissimiler le gouvernement, ce sont les lacunes criardes liées à une absence presque totale d’un réseau informatique Internet comme intranet qui couvrirait l’ensemble de l’administration sénégalaise pour la moderniser et la sortir de son archaïsme sur le plan informatique. En effet, aucun site d’un ministère ou d’une direction nationale ne fonctionne correctement, pour permettre aux citoyens de communiquer à distance avec leur administration. On ne devrait plus à l’ère du numérique, pour l’obtention d’une pièce d’Etat civil, se déplacer ou faire la queue pour en obtenir une, grâce justement au génie de l’informatique et de l’Internet. Mais hélas ! L’informatique et le numérique en particulier, limitent en grande partie la fraude à défaut de l’éliminer. Il est établi que Me Wade ne mène pas une lutte conséquente contre la fraude et la corruption. Alors dans une certaine mesure, pour maintenir la fraude dans les centres d’Etat et la corruption d’une manière générale dans l’administration, L’Etat laisse entrouvertes toutes les possibilités de manipulations ultérieures pour des besoins éventuels de fraude.

Par ailleurs, nos gouvernants pensent naïvement ou plutôt bêtement, que la seule parole leur suffit pour hisser notre pays au sommet du développement économique et social, ou de la technologie de pointe. Même si du reste, nous sommes les derniers partout, eux, se proclament comme Me Wade, les premiers sans la moindre preuve à l’appui. Ainsi, au rendez-vous où l’on présente les faits palpables et concrets, nous, nous nous présentons avec le verbe et beaucoup de sonorité pour cacher nos faiblesses.

Nous sommes aujourd’hui à la veille des élections locales qui ont été déjà renvoyées, on s’en souvient, sous le prétexte fallacieux de la création de nouvelles régions et leur découpage qui ne pourrait être fait à temps, pour permettre à ces nouvelles entités de prendre part aux consultations de 2008. J’avais en son publié un article intitulé : « La création de régions « bidon », un prétexte fallacieux pour reporter les locales . »

Alors, est ce que, c’est cela une bonne préparation des élections, après les avoir reportées une première fois pour le même motif ? Nous voici toujours à la case départ et le risque de report se précise avec évidence, par la faute de l’administration et, de la CENA plus spectatrice qu’arbitre. Au vu des couacs et de la pagaille qui ont émaillé, le dépôt des listes, marqué par une inorganisation incontestable traduisant simplement une incompétence notoire du ministère de l’intérieur et de la CENA, on peut bien craindre, connaissant nos gouvernants et leur façon cavalière de régler les conflits, sans compter la crise en leur sein et la situation défavorable qui plane sur leur coalition, qu’une décision inattendue de report, survienne à tout instant.

Au demeurant, comment peut-on organiser des élections dans une circonscription dont les limites géographiques ne sont pas connues, dont la population qui y habite n’est pas déterminée, par voie de conséquence, le nombre d’électeurs et des élus qui s’y rapportent sont aussi ignorés ? Pratiquement c’est du néant ! Sans parler de l’inexistence d’une administration territoriale sur place.

Cette impréparation du gouvernement, qui est à tous égards, au-delà de l’incompétence, une manière de mettre devant le fait accompli, les acteurs qui prennent part à ces consultations, mais aussi les citoyens électeurs appelés à choisir leurs élus locaux, à se poser certainement cette question évidente, à savoir : à quoi servent réellement nos administrateurs, dans la mesure où, ils sont incapables de préparer et d’organiser des consultations transparentes à tous points de vue et à date prévue, depuis 7 bonnes années ?

Les interrogations fusent tout logiquement de partout, à propos de responsabilités relatives à ces élections. Naturellement, dans cette confusion supposée, le gouvernement y trouve son compte pour se tirer d’affaire. Mais, je pense que, si nous sommes conséquents avec nous-mêmes, en notre qualité de citoyens, nous devons absolument situer objectivement les responsabilités. En nous fondant sur un principe républicain simple, à savoir, le pouvoir est remis entre les mains de ceux qui sont désignés pour une période donnée à nous administrer. Durant toute cette période, ce sont eux qui sont les décideurs et même leurs décisions erronées, font force sur l’ensemble de la population, ainsi, jusqu’au terme de leur mandat, ils sont responsables de tout ce qui nous arrive. Par conséquent, il ne me parait pas logique de chercher des responsables ailleurs que dans le gouvernement ou de vouloir leur substituer d’autres.

A cet effet, l’Etat est le premier responsable à respecter les échéances électorales, à organiser selon la loi des élections libres, démocratiques et transparentes sans équivoque. La préparation administrative relève entièrement de sa compétence et à elle seule. Et tout ceci, devrait se passer dans l’ordre et la discipline. Il dispose de tous les moyens et pouvoirs pour s’en acquitter correctement.

C’est pourquoi, à mon avis, les cafouillages, les manquements et autres distorsions de l’administration notés çà et là, ne sont que des signes, d’une incompétence à assumer une tâche régalienne, dans les règles de transparence. On peut penser aussi, que c’est un prétexte pour reporter encore sine die les élections en vue. D’autre part, la CENA qui doit veiller sur le processus en amont et en aval est malheureusement forclos et dépassée par les évènements ou, plus exactement s’est mise au service du parti au pouvoir. Elle a terriblement failli à son devoir et rôle d’arbitre des élections. Nulle part, on ne l’a entendu remettre de l’ordre ou appelé les acteurs à l’orthodoxie.

Ensuite l’administration a manqué de perspicacité et prévision en direction des élections, pour n’avoir pas mis à disposition les pièces d’Etat civil prévues à l’occasion et à temps ainsi qu’en quantité suffisante.

Les autres acteurs ne sont que des administrés, qui doivent se plier aux ordres des décideurs si toutefois la loi est respectée. Par conséquent, en cas de report, ne soyons pas surpris car, les éléments sont quasiment réunis.

Source : www.sudonline.sn