La Commission européenne veut 'geler' sa coopération avec la Mauritanie

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La Commission européenne veut "geler" sa coopération avec la Mauritanie durant des consultations qui vont être formellement lancées avec ce pays, a annoncé lundi un porte-parole.

Le Commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire Louis Michel a proposé lundi à la Commission européenne "l'ouverture de consultations au titre de l'Article 96 de l'Accord de Cotonou".

Ces consultations sont prévues notamment "en cas de violation" des principes démocratiques de cet accord par une des deux parties et doivent porter sur les mesures à prendre "pour remédier à la situation", rappelle Bruxelles.

L'accord stipule que "dans le cas où ces consultations éventuelles ne mèneraient pas à une solution acceptable, des mesures appropriées peuvent être prises, qui peuvent inclure une suspension partielle et même complète de la coopération".

Mais sans attendre, "en parallèle" à cette période de consultations, Louis Michel demande "que les activités de coopération en cours soient gelées, à l'exception de tout ce qui a trait à l'action humanitaire ou qui bénéficie directement à la population", a précisé le porte-parole.

Il va notamment "suspendre l'exécution d'un accord de pêche, en attendant une solution acceptable à cette crise".

La Commission européenne a déjà condamné le coup d'état militaire intervenu le 6 août en Mauritanie et a demandé la libération du président démocratiquement élu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.

Elle a regretté lundi dans un communiqué la nomination d'un nouveau Premier ministre, "un signe négatif" qui ne va pas dans la direction "d'un retour rapide à l'ordre constitutionnel".

M. Michel a pour sa part exprimé sa déception face à "une crise qui perdure et se complique avec le remplacement du Premier ministre par les militaires", en justifiant ainsi sa demande d'ouverture de consultations.

"La rapidité des consultations dépendra entièrement de la volonté des deux parties à trouver une solution acceptable", a précisé son porte-parole.

 

AFP