Foule record pour le musée éphémère de Maastricht

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Arts. Cette semaine se tient, aux Pays-Bas, la Tefaf, foire annuelle des antiquaires du monde entier.

La foire des antiquaires de Maastricht (Tefaf), rendez-vous annuel du marché de l’art qui se tient cette semaine aux Pays-Bas, s’est ouverte dans la fébrilité, vite apaisée par les chiffres. Près de 9 500 visiteurs, un millier de plus qu’en 2007, dont ceux venus à bord de 135 jets privés, et même d’un Boeing 727 affrété d’un îlot tropical. Musée éphémère, Maastricht est toujours aussi excitant. Sans chef-d’œuvre. Mais partout, des trouvailles. Passons sur l’annonce d’un portrait d’enfant de Van Gogh, faiblard et triste. Et connu depuis longtemps : le musée Reinhart de Winthertur (Suisse), qui avait besoin d’argent, a mis en vente le plus moche de ses Van Gogh.

La révélation, c’est un triptyque de Johann Boeckhorst autour de la Résurrection, d’un rubénisme fluidifié (un panneau génial figure l’Ascension par des pieds disparaissant au bord supérieur). Le peintre l’a réalisé pour la tombe de sa sœur, en 1659. Trois musées américains se le sont disputés auprès d’Emmanuel Moatti. Autres découvertes : un relief néoclassique (1830) de Karl Friedrich Schinkel sauvé de l’Académie d’architecture de Berlin à sa destruction en 1961, chez Rudigier. Une horloge Art nouveau de plus de deux mètres en marbre sculpté par Egide Rombaux. Une tête en grès émaillé de Froment-Meurice, chez les galeristes new-yorkais Yates. Une statue millénaire d’ancêtre soninké chez De Grune. Une commode «à la plume de paon» (plaques de corail et d’argent repoussé) : il existe trois meubles dans le monde réalisés par cet artisan du XVIIIe siècle dont on ne sait rien. Les Kugel sont venus de Paris avec un stand superbe, surchargé de pendules, d’émaux, d’argenterie, d’ivoires. Les Kraemer présentent des objets royaux dans un décor minimaliste, sans doute pour convaincre les golden boys qu’une commode ouvragée peut trouver place dans un loft de Manhattan. Et un superbe Strindberg chez French & Co, pour finir de s’éblouir.

Source : http://www.liberation.fr