Fin de la 7è Fête de l'artisanat et du tourisme du Mali à Paris

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DES BIJOUX POUR TOUS LES GOÛTS ET TOUTES LES BOURSES

L’exposition vente de l’artisanat du Mali à la Bourse de commerce dans le 1er arrondissement de Paris a pris fin mardi.

Elle avait été ouverte le 30 octobre par N’Diaye Bah, le ministre de l’Artisanat et du Tourisme et notre compatriote Malamine Koné, le PDG de l'équipentier sportif Airness. Après la 7è fête de l’artisanat et du tourisme de Paris, nos artisans poursuivront leur opération de conquête du marché français en prenant leurs quartiers, du 10 au 19 novembre, à la mairie de Montreuil, toujours dans l’agglomération parisienne.
 
En attendant un bilan complet des entrées et des ventes de la manifestation qui vient de s'achever, un artisan a retenu l’attention de plus d’un observateur. Il s’agit de Samba Aïché Touré, bijoutier de son état. Sa performance lors de l’exposition vente du Centre commercial de Evry s'est hissée nettement au dessus de la moyenne. En une semaine d’exposition, Samba A. Touré a effectué des ventes pour plus de 7000 euros soit un peu plus de 4,5 millions de Fcfa. Une performance qui n'a pas manqué de retenir l’attention du patron d'Airness. Malamine Koné a ainsi annoncé au ministre de l’Artisanat et du Tourisme, son intention d’aider des artisans comme Samba A. Touré à structurer une entreprise car, estimait-il, il y a là un potentiel, un talent et un savoir-faire qui méritent d’être promus.
La quarantaine, vêtu d'un costume sombre ou d'un pipao de bazin, Samba A. Touré affiche la mine d’un simple visiteur lorsqu'il n'est pas installé dans son échoppe. Cette allure banale cache en réalité un fin négociateur qui manie avec un art consommé le soninké, le bambara et le français. Preuve de son flair, il a accepté une avance 30 euros pour un ensemble (boucles d’oreille, bague et tour de cou) qui coûtait 700 euros. Sur la foi de cette mince garantie, il devait se garder de vendre la parure jusqu’à ce que la cliente revienne payer le reliquat de 670 euros. La cliente s’est non seulement acquittée du reliquat, mais elle voulait aussi acquérir une autre pièce. Le prix qu'elle en proposait ne convenait pas au bijoutier. "Il faut néanmoins comprendre les clients et accepter de discuter aussi longtemps que possible", préconise Samba A. Touré qui table sur le contact de confiance noué avec sa cliente. En effet, nombre d'acheteurs prennent des contacts avec les artisans et effectuent des commandes après l'exposition.
 
La clientèle de Samba est composée à la fois d'Africains et d'Européens. Les premiers achètent des bijoux de très grande valeur surtout en or. Il s’agit alors de pièces qui ont une certaine taille comme "Dougou kolo songon" qui signifie littéralement en bambara "le prix d’un terrain à usage d’habitation". C'est un bracelet de grande taille qui atteint parfois 15 cm de longueur. En or massif, il pèse 106 grammes et coûte 1900 euros (1,24 million de Fcfa). Samba a décidé de proposer à l'exposition ce bijou de grande valeur car il est très demandé par nos compatriotes installés en France. Il reçoit régulièrement des commandes pour ce bracelet. "C’est une pièce qui fait la fierté des femmes, explique notre interlocuteur. C’est pourquoi il est prisé à ce point."

Quant aux acheteurs européens, ils demandent des bijoux de petite taille le plus souvent en argent. Les bagues, les médaillons de tour de cou, les boucles. Pour attirer ce type de clients, Samba A. Touré sertit ses bijoux de pierres. Et il a fait mouche. Ces bijoux de petite taille ont été achetés comme de petits pains. Ils coûtent 20 à 30 euros (13.000 à 19.000 Fcfa).

Vendeur avisé, Samba A. Touré a réservé une partie de ses marchandises pour l'exposition de la mairie de Montreuil.

Envoyés spéciaux à Paris
Y. DOUMBIA et H. KOUYATÉ, quotidien L'ESSOR