Enrôlement Mauritanie: De la discrimination à la censure

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Dans un Etat où la raison du plus fort est toujours la « RAISON » même s’elle ne l’est pas, l’Etat peine dans ses choix et ses décisions.

Le peuple ou du moins une partie de la population est victime des procès fantômes, où l’on considère que s’appeler par exemple Fofana ou Traoré est un tort.

Dans le cadre de ce dit enrôlement, où tout n’est pas dit haut et fort de façon claire, où le droit des citoyens est bafoué, des centaines, bientôt des milliers des mauritaniens deviendront apatrides si la situation ne change pas. Ils deviendront apatride chez eux même  et à l’étranger. Cette situation ne concerne majoritairement que les  négro-mauritaniens notamment les soninkés en émigration pour la plupart en France, en Espagne. Les modalités de recensement sont invraisemblables.

Leurs situations ne préoccupent guère l’Etat. Au contraire, les mesures s’endurcissent et les faire passer pour des « soit disant mauritaniens » est devenu un jeu pour les centres d’enrôlement.
 
Sinon comment comprendre que des mauritaniens émigrés depuis une dizaine d’années en Espagne, en France, aux états unis et partout ailleurs se trouvent coincer à l’étranger et même chez eux pour des histoires de passeport ou d’obtention de carte nationalité d’identité.

C’est effarant!!!
 

Des citoyens qui se sont sacrifiés pour faire vivre l’économie mauritanienne, leurs familles depuis des années voire des siècles, se trouvent relégués et discriminés.

Ils sont maintenus dans un système, un piège qui coûte cher à une bonne partie d’entre eux.
Ils perdent ainsi leurs billets d’avion, leurs contrats, leur titre de séjour des fois. En fin de compte, ils se trouvent avec rien, c'est-à-dire aucun papier  confirmant leurs statuts mauritaniens. C’est de la « déportation » par système.

Et la loi mauritanienne veut que les étrangers aient des cartes de séjour. Dans cette logique, des mauritaniens deviendront des étrangers sans pays d’origine. Et c’est pourtant une banalité pour l’Etat !!! Où a-t-on vu dans un pays où même le droit d’un citoyen d’un pays est à définir selon des critères inouïs.

Certaines mesures  sont d’ailleurs incompréhensibles et vides de tout sens. A force de vouloir exiger l’insensé, on rend insensé le cadre et l’objectif visé. Si c’est pour exclure des gens qui ont des preuves de leurs mauritanités, c’est une chose qui va avec cette politique d’enrôlement, qu’elle soit assumée. Qu’on ne vienne pas banaliser des actes en les justifiant par des propagandes.

Et si c’est pour des raisons évidentes telles que la sécurité qu’on ne cherche pas à faire la politique de l’Autriche. Il faut revoir certaines procédures qui n’ont rien de sécuritaires et n’ont aucun fondement qui va de paire avec le bon raisonnement. La raison n’est–elle pas, ce qu’on s’efforce de penser le multiple dans l’un et le véritable dans le permanant.

Les populations souffrent, en tout cas les pauvres citoyens qui se déploient pour s’acquitter de leurs devoirs.

Pour tous ces pauvres citoyens, respecter la loi est une chose mais être victime visée d’une loi en est autre.

Il y’a ce qu’on appelle en Mauritanie, la banalisation de l’expression, « l’expression critique » pour toute réalité décrite.  Le bon sens veut que l’on ait l’esprit critique et non l’esprit de critique.

L’on sait que le ministre ne se remuera pas de son fauteuil pour des choses, qu’il considèrent élémentaires, par ce qu’il a une idée toute faite de la situation.

Evidemment, le recensement pour  un ministre, ses enfants ou un directeur de l’agence va certainement plus vite qu’un citoyen lamda. Pour la plupart des cas ses besoins relégués au second plan. Les populations sont-elles délaissées. Certaines ont-elles des devoirs que des droits ?

On ne peut pas comprendre que pour se recenser, un mauritanien émigré par exemple, dont la mère, les frères et sœurs se sont tous recensés, que l’on refuse de le recenser à cause des erreurs de prénoms que l’administration a commis auparavant.

Même avec des certificats de concordance, il se fait trainer pour des raisons inconnues. Un enrôlement nécessite tout ça ?

Aussi un autre élément étonnant, selon des sources sûres, l’on fournit comme prétexte des fois pour établir un passeport, la non disponibilisation des talons des passeports de 30.000 UM. C’est vraiment insensé. Si c’est le cas, ce que le système est en déclin.

Et dans cette optique, soit l’on dépose 100.000 UM pour avoir un passeport ou l’on reste sans passeport. Alors sans voyager.

Les passeports de 100.000 UM devraient être un choix pas une obligation.

 Les émigrés « mauritaniens » obligés de payer ce montant pour ceux qui arrivent avec grande peine à se recenser  se trouvent dans un véritable embarras.

Et en fin de compte, pour se recenser, avoir ses droits, c’est un véritable parcours du combattant. Rien n’est facile, rien n’est fait pour alléger les modalités. Ce n’est pas en excluant des citoyens que l’on peut établir un fichier fiable.

Fofana Samba
Correspondant Soninkara.com