Emeutes urbaines à Villiers-le-Bel: Le CRAN dénonce l'attentisme des pouvoirs publics

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Depuis plusieurs jours, des affrontements opposent les forces de l’ordre à certains jeunes de quartiers de Villiers-le-Bel, suite à un accident de route. La collision entre une voiture de police et une moto a coûté la vie  aux deux conducteurs de l’engin. Le Conseil Représentatif des Associations noires (CRAN), par l’intermédiaire de son président Patrick LOZES, a tenu à s’exprimer sur la question à travers un communiqué dont voici un extrait.   

Deux ans après les violences urbaines de l’automne 2005, la mort dimanche 25 novembre 2007 de deux adolescents âgés de 15 et 16 ans dans un accident entre une moto et une voiture de police à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) a déclenché des violences urbaines graves. Ce drame indique une fois de plus que la France est assise sur une poudrière que la moindre étincelle peut faire exploser.

Abandonnés malgré les promesses faites au lendemain des émeutes de 2005, la jeunesse des banlieues est toujours en proie à une violence sociale que les pouvoirs publics n’ont pas le courage de nommer et montrer. Livrés aux discriminations et aux vexations quotidiennes les minorités visibles sont susceptibles très rapidement de laisser la rage et la colère l’emporter sur la raison.

On est en droit de s’interroger aujourd’hui sur les solutions apportées à la question des discriminations, soulevée par la crise de l’automne 2005, qui avait amené Jacques Chirac à déclarer : « Nous ne construirons rien de durable sans combattre ce poison pour la société que sont les discriminations ; nous ne construirons rien de durable si nous ne reconnaissons pas et n'assumons pas la diversité de la société française».

Après 6 mois de présence à la tête de l’État, on est également en droit de s’interroger sur le bilan du président de la République et du gouvernement actuel en matière de lutte contre les discriminations. Loin de s’attaquer vigoureusement aux discriminations, les autorités préfèrent procéder à des promotions individuelles, qu’on peut qualifier de cosmétiques, puisqu’elles ne sont suivies d’aucune mesure cohérente pour lutter contre les discriminations, qui touchent des millions de personnes. Pour une Rachida Dati, ou une Rama Yade, combien de discriminations ?

Nous appelons les pouvoirs publics à organiser un large débat sur les discriminations, sur les moyens de les évaluer, par le biais des statistiques de la diversité, et de lutter contre elles afin de rassembler toutes les filles et tous les fils de la République, quelles que soient leur apparence ou leurs appartenances réelles ou supposées.


Communiqué rapporté par SOUAIBOU FOFANA.