Education à Bakel: 141 instituteurs à l'école du curriculum

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Depuis jeudi dernier, l'école élémentaire Ibrahima Malal Diaman Bathily (Imdb) de la commune de Bakel s'est transformée en une école de formation d'instituteurs (Efi). En effet, 141 enseignants y sont pour subir, pendant une semaine, une formation axée sur le curriculum de l'éducation de base.

Cent quarante et un instituteurs, dont 50 directeurs d’écoles et 91 maîtres craie en main, sont depuis jeudi dernier en formation à l’école élémentaire Malal Diaman Bathily (Imdb) de la commune de Bakel. Il s’agit, selon Saïdou Bâ, inspecteur départemental de l’éducation de Bakel, d’une formation destinée aux enseignants de ladite circonscription scolaire, venus presque de toutes les localités (un échantillon très représentatif) s'inscrivant dans le cadre de la mise à l’essai du curriculum de l’éducation de base. Lequel programme, indique-t-il, vient d’être intégré dans le système éducatif, après avoir suivi un processus d’implantation. Et M. Bâ d’expliquer : "Nous avons connu deux modalités de la livraison de la connaissance depuis les indépendances à nos jours, à savoir l’entrée par les contenus avec le décret 79 11 65 et l’entrée par les objectifs (Ppo) avec les classes pilotes notamment".

Ce programme (l’entrée par les objectifs), selon toujours M. Bâ, n’a pas connu des extensions et s’est limité à une phase expérimentale au niveau de quelques écoles du pays. Et de souligner que ces approches ont été dépassées pour avoir montré leurs limites. Mais leurs aspects positifs méritent quand même d'être pris en compte dans la nouvelle approche d'enseignement par l'entrée des compétences.

Aujourd’hui, note l’inspecteur départemental de l’éducation de Bakel, ‘ces modalités ont été dépassées et on est à l’ère de l’approche par les compétences qui est beaucoup plus englobante’. Une démarche qui consiste à donner du sens à l’apprentissage et qui a été mise à l’essai depuis 1996. Là également, poursuit-il, cette approche a obéi à un certain processus de développement d’autant plus qu’il y avait une première phase avec un livret horaires et programmes qui a révélé beaucoup de limites. Ce qui fait qu’après une pause de quelques années, cette démarche a été reprise avec une vision beaucoup plus claire, explique Saïdou Bâ. C’est ainsi qu’un livret programmes a été réécrit et est en train d’être étudié par les maîtres et les directeurs d’écoles pour l’appliquer au niveau de leurs classes respectives. Ce qui fait dire à l’inspecteur départemental de l’éducation de Bakel que ‘nous sommes à une phase d’extension étant entendu qu’il y a deux ans le curriculum se limitait à deux écoles seulement avec deux à trois maîtres. Maintenant que les outils ont été mieux élaborés, que le livret programmes et les guides sont prêts, on est en train de former les maîtres à s’approprier ces outils, instruments, techniques et démarches qui accompagnent cette grande réforme pour que le système connaisse beaucoup plus d’efficacité au niveau de la livraison des connaissances’. Ainsi, se réjouit l’inspecteur, ‘de deux écoles on est passé à cinquante écoles et quatre-vingt onze classes’.

Revenant sur les anciens systèmes, c’est-à-dire l’entrée par les contenus et l’entrée par les objectifs, l’inspecteur départemental dira qu’on peut faire beaucoup de critiques par rapport à ces systèmes. Et d’ajouter que les contenus ne sont pas totalement dépassés. Car, explique notre interlocuteur, ’avec cette méthode, on avait emmagasiné beaucoup de connaissances au point qu’on ne savait même pas ce qu’il fallait faire avec ces connaissances-là’. Quant à l’entrée par les objectifs, la critique, selon l’inspecteur, est qu’on avait trop morcelé, voire atomisé les connaissances au point que la connaissance était même désincarnée. Alors, il faut maintenant faire en sorte que l’enfant qui acquiert des connaissances, puisse les mobiliser pour résoudre des problèmes qui se posent à lui dans la vie courante tout comme dans le cadre de ses travaux scolaires, souligne M. Bâ qui estime qu’avec cette nouvelle approche, l’enfant apprend mieux parce qu’il est plus motivé d’autant plus que ce qu’il apprend a un sens et il sait qu’il a une chance de le réinvestir dans son milieu.

A l’issue de cette formation qui dure une semaine, il est attendu que les enseignants s’approprient les différents outils qui vont être produits, à savoir les guides, les livrets et les albums pour pouvoir les utiliser en classe. Il faut également que ces derniers comprennent les principes qui fondent cette nouvelle approche et sachent ce qui la différencie des autres. Avec cette nouvelle approche qui, selon Saïdou Bâ, ne remet nullement en cause celles jusque-là utilisées, il sera beaucoup plus facile pour le maître de faire son travail. Pour lui, il s’agit d’une entreprise géniale qui permet, au détail près, au maître de mettre en œuvre une pédagogie en classe d’autant qu’elle lui propose même des fiches de conduite de classe.

Bénéficiaire de la formation, Khadim Sylla, par ailleurs instituteur à l’école Diawara II, estime que cette formation est enrichissante. Toutefois, dit-il, il est bien de préciser qu’avec le curriculum, il ne s’agit pas de faire table rase de tout ce qui existait déjà.

ELH.Thiendella FALL, Walfadjri