Dossier : Assassinat d'Alaadji KONATE, Bakélois, levez-vous et réclamez justice !

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 " Et qui pardonne un crime en devient complice " disait Voltaire. Alaadji KONATE a été tué , Bakélois, levez-vous et réclamez justice ! Les preuves évidentes sont là. A vous de juger, chers frères et soeurs.

Depuis le 29 Mars 2011, les populations vivent avec l'amertume. Un des leurs est décédé dans des circonstances tout à fait sombres et scandaleuses. Alaadji KONATE est mort noyé  après son arrestation à Koughany. De source sure, il a été cueilli par les limiers entre une heure et deux heures du matin chez lui et conduit dare dare vers les berges du fleuve Sénégal.  Il a été retrouvé quatre jours plus tard, sans vie, menotté, tout nu, sans aucun signalement de sa noyade à sa famille. 
 

Que s'est-il passé réellement ? Comment il a été appréhendé ? Qui l'a balancé aux flics ? Pourquoi prendre la route du fleuve lors son extradition surtout en cette période de saison sèche où toutes les voies routières du département sont très praticables ? Quelle est la version du piroguier qui l'a retrouvé dans un état déplorable, tout nu comme un ver et menotté comme un meurtier ? Que montre la photo du corps après repêchage  ? Que doivent faire les Bakélois pour élucider les conditions de disparition d'Alaadji ?

 

De nature bouillante avec un physique d'athlète, Alaadji KONATE était un jeune Bakélois d'une vingtaine d'années. Il se distinguait par son style atypique et ses délires de jeunesse. Appelé affectueusement "2 PAC" par les jeunes de sa génération, du fait de son goût du style vestimentaire américain et des accessoires de mode urbain ( Foulard, Pendatif aux signes ghetto Youth, casquettes...), Alaadji était un jeune plein de vie incarnant le " Thug Life " à la Bakeloise. Basketteur à ses heures perdues, il était discret et menait une vie paisible de mareyeur aux années fastes de la commercialisation du poisson "Yaye Boye" à Bakel.

 

On lui prêtait des activités délictuelles. On le présentait souvent comme le pourvoyeur phare de chanvre indien des villages environnants. Des délations qui lui ont values plusieurs ennuis avec les gendarmes de la brigade de Bakel. Ainsi, il sema les limiers lors d'une embuscade à hauteur de Gouniang alors que tous ses autres complices ont été cueillis et envoyés au gnouf. Alaadji entamait alors une cavale qui dura presque 3 ans, snobant forces de l'ordre et envoyant plusieurs au tapis en corps à corps lors des interpéllations surprises. Il avait élu domicile à Koughany et voyageait très souvent dans les autres villages du goye supérieur. Il a été assassiné...
 

Fiché au grand banditisme Bakélois, plusieurs forces de l'ordre avaient nourri une haine viscérale contre Alaadji Yaye Boye. " Coffrer " Alaadji était devenu une priorité pour deux principales raisons : Permettre le jugement de ses complices en geôle, l'appréhender et le brandir comme un trophée de guerre après une bonne correction en guise de vengeance. S'il devait répondre comme tout citoyen à des délits qu'il aurait commis, nul n'avait le droit de le brutaliser ou de le torturer à fortiori le tuer, sauf pour des raisons de légitime défense. Et encore, il faudrait qu'il y ait une agression physique et injustifiée. Tout ce que l'on sait, Alaadji a été appréhendé et s'est donné la mort. De fausses informations distillées à la population. La photo funèbre montre totalement le contraire.


Il avait été cueilli à Kounghany à son domicile en pleine nuit suite à un renseignement anonyme. " Je ne serai jamais menotté et extradé comme un vulgaire bandit dans ma ville natale, Bakel " aurait-il dit. Ainsi, lors de son arrestation, Alaadji s'est suicidé en se jettant dans l'eau, menottes aux mains, invraisemblablement à bord d'une pirogue. Une histoire à faire dormir debout. Admettons ! Dans pareille circonstance, que faire ? Une tentative de sauvetage par diverses manières s'impose. Même si les gendarmes à bord avaient la phobie de l'eau, alerter les populations locales notamment les pêcheurs et piroguiers était indispensable. De coutume, en cas de noyade, les villages environnants sont très vite alerter pour sauver la personne ou repêcher son corps au plus vite. Encore, ne fallait-il pas informé la famille de la disparition de leur fils en précisant les circonstances ? Rien de tout ça n'a été fait. Silence mortuaire ! Que cachaient-ils ?

Quatre jours plus tard, un corps nu comme un ver de terre, portant de nombreuses tuméfactions fût repêché par un piroguier de la ville de Bakel, à hauteur du quartier Guidimpalé. Selon son témoignage, le corps a été retrouvé nu, les mains menottées, en état de décomposition avancée ( voir Photo ). Après avoir relaté ces faits à la radio Djida FM Bakel, il fût invité à aller informer les limiers de sa trouvaille funèbre. Mis au parfum par le témoin, les gendarmes font passer un véritable interrogatoire à ce dernier.


-C'est un homme que tu as repêché dans le fleuve? demanda le gendarme. --Oui leur répondit-il

-Ce dernier était il tressé? Oui, affirma le piroguier.

 

" Sunu Waadji leu , ana thiabi menottes yi " ( C'est notre homme là, où sont les menottes ? ) s'écrie un des gendarmes. Illico presto, les gendarmes se rendent sur place, enlèvent les menottes et envoient le corps au district de Bakel. Quelques heures après, le corps en état de décomposition avancée fût entéré en catinimi sans la moindre autopsie.

Il est clair qu'au vu de ces élèments, nous sommes déjà devant une " Non assistance à une personne en danger ou en péril " et "une dissimulation de preuves voire une entrave à la justice". Des délits sévèrement punis par la loi. Tous les gendarmes présents et autres témoins de la noyade doivent être poursuivis pour ce motif d'entrée. De plus, une question qui taraude plus d'un : Comment un trafiquant, activement recherché, peut se soustraire à la vigilance des gendarmes, fût ce " Barracuda ". Alaadji peut-il avoir le temps de murir le plan de sauter à l'eau avec les mains menottées sans aucun soupçon ou une intervention des forces de l'ordre ? Il y a aucun doute qu'il y ait anguille sous roche. Cette affaire est plus que louche. Une version que toute personne dotée d'un bon sens ne peut gober sans sourciller. Les habitants du village de Koughany disent qu' Alaadji a été amené direct au fleuve après son arrestation et après plus de nouvelles jusqu'à la découverte funèbre. Que s'est-il passé après ? Où avaient-ils laissés leur voiture, ces limiers ? Pourquoi descendre au fleuve à cette heure avancée de la nuit alors que l'urgence était de rallier au plus vite les geôles Bakéloises ? Ca sentait mauvais déjà !

Alaadji a été victime d'une bavure mortelle tout simplement. Les Bakelois croient en âme et conscience que leur fils et frère fût victime de maltraitance ayant entraîné sa mort en témoignent les tuméfactions sur son corps. Son visage portait des traces flagrantes de coups et blessures profondes. Tout porte à croire qu'il était déjà mort avant d'être balancé au fleuve pour masquer le meurtre. Rien qu'à voir la photo, le doute est vite levé. Les gendarmes ont tout simplement masqué le meurtre.

Comment peut-on expliquer qu'il soit retrouvé tout nu, menotté et présentant de nombreux dégâts corporels ?

Pourquoi les gendarmes n'avaient t-il pas alerté les membres de sa famille de son suicide, gardant le silence pendant quatre jours ?

Un suicidé aurait-il une bouche écrasée d'une telle manière ?

Des interrogations sans réponse qui font croire à une homicide volontaire. Les gendarmes ont tout simplement masqué son assassinant en le balançant les mains menottées, le corps nu, dans l'eau. Alaadji ne s'est pas suicidé. C'est une hérésie cette histoire. Cette affaire ne peut être entérée de la sorte. Oui à la condamnation pénale des délinquants mais non à leur assassinat. Alaadji était certes dealer mais pas meurtrier. On me dira, il nuisait à l'économie et à la santé de la contrée. Affirmatif, mais la loi prévoit-elle la liquidation pure et simple des dealers. Des sanctions pénales sont prévues mais jamais une sanction irréversible, la tombe. Les Bakelois doivent demander justice. Le crime masqué d'un des leurs ne doit pas rester impuni, au risque de légitimer tout abus des forces de l'orde. Regardez la photo, il n y a aucun doute.

Accepter ce suicide avec ces nombreuses zones d'ombre est une erreur monumentale pour ne pas dire tout simplement une lâcheté. La famille de la victime doit porter plainte et demander une élucidation du décès de leur fils. Son oncle qui avait été sommé de recuprer le corps pour l'enterrer après de nombreuses tracasseries administratives et des frais de procédure aurait renoncé de porter plainte. Intimidation ou manque de moyens ! A vrai dire, le ping pong auquel il avait assisté lors de la remise du corps en état de décomposition l'aurait dissuadé de porter l'affaire plus loin. Comme on dit en Soninké " Seere do fankaa ti gajaana " ( On peut entrer en conflit avec l'ETAT, on serait toujours perdant ). Rappelons nous du meurtre de Seydou Diatourou par les militaires lors des " Tout va mal " 1997; un crime toujours impuni. Il y a d'ailleurs prescription ( 1997-2007 : plus de10 ans  déjà ). Le meurtrier vit paisiblement de nos jours sans aucune tracasserie judiciaire. Et Seydou, où est-il ? Et Alaadji ? A qui le tour demain ?

Les Bakélois doivent se sentir concernés par cette histoire. Aujoud'hui, c'est Alaadji, demain , à qui le tour ? Laisser cette histoire sans poursuite est la porte ouverte à tout sorte d'abus. Tout le monde sait que les forces de l'ordre de nos localités sont aux antipodes de la légalité. Tout se règle à leur façon, après on pense à la procédure. Face à cette injustice, les Bakélois doivent porter plainte contre tous les gendarmes ayant participés à son arrestation et porter l'affaire devant le garde des sceaux. Tout Bakélois doit demander justice sur cette affaire criminelle. La justice doit faire son travail en toute transparence et élucider les conditions du décès. Les fils du département de Bakel ne sont pas du bétail. Quelque soit le grade et le titre d'un officier ou commandant de gendarmerie, il n'a et n'aura jamais le droit d'ôter une vie. Les auteurs doivent être sévèrement punis.

Demadons justice pour notre frère, ami, cousin et fils. Bakélois, ne soyez plus des citoyens de seconde zone ! Faites vous respecter ! Combattez les injustices ! Dans tous les cas, la justice de Dieu.

Un homme épri de justice.

Source : www.bakelinfo.com