Diaty Diawara, l’Amazone de la musique soninké

 Imprimer 

Image
Inséparable compagnon de sa mère, Coumba Salla, qu’elle accompagne dans les concerts et les manifestations culturelles, Diaty Hamet Diawara est l’héritière qui veut jouer aujourd’hui dans la cour des stars de la musique internationale. Portrait.

Diaty Hamet Diawara est le cadeau que le ciel a offert à sa mère, la grande diva de la musique soninké, Coumba Salla Diaoune et à son père Hamet Diawara Dia, infirmier. Cette jeune fille qui est née et a grandi à Nouakchott, a fait l’école française jusqu’au collège, puis l’école privée "AVENIR " tout en suivant des études coraniques. Aujourd’hui, elle se consacre entièrement à la musique dont le virus lui a été transmis par sa mère.

Lire la suite...
Taille modeste, puis qu’elle fait du 1, 55 mètres, le teint clair, les yeux et les cheveux noirs, Diaty aime garder un sourire sur ses lèvres et son look de "gentille fille "." Je suis chanteuse et je joue également comme choriste auprès de ma mère ; en même temps, je suis des cours de guitare au CIMAN (Conservatoire International de Musique et des Arts de Nouakchott) " souligne-t-elle.Ses débuts dans le monde musical n’ont pas été trop difficiles, comme elle l’avoue. " J’ai eu le soutien et l’encouragement de mes parents. Au début j’avais peur du public, un trac que j’ai réussi à surmonter sur les conseils de mes parents " témoigne-t-elle.Une bosseuse… Hormis sa passion pour la musique, la choriste qu’est Diaty a un faible pour la mode et bosse comme une folle. " Quand je ne fais pas de la musique, je vends des colliers que je confectionné, ou bien je livre des commandes à ma clientèle. J’ai aussi mon salon de coiffure. Ce n’est pas facile, mais j’essaye de combiner toutes ces activités en fonction de mon agenda artistique" ajoute-t-elle.La polygamie…

Célibataire, Diaty perçoit la polygamie comme une manière de vivre mondainement tout en restant enraciné profondément dans la tradition et les valeurs de l’islam. " La polygamie a toujours existé dans nos société africaines, notamment en Mauritanie. C’est une recommandation divine, une possibilité offerts aux hommes d’avoir quatre épouses, donc je vois mal le cri de détresse de la gent féminine. Ce que je ne conçoit pas, c’est le mariage forcé " affirme-t-elle. Et d’ajouter : " ça ne me gène pas d’avoir une coépouse une fois mariée, mais personnellement, j’aimerai choisir mon mari toute seule et non me voir en imposer".L’unité nationale….Diaty dit souhaiter plus que tout, l’unité entre différentes communautés de la Mauritanie, soulignant que nous avons la chance de vivre dans un pays métissé. "Nous sommes condamnés vivre ensemble, parce que nous sommes tous issu d’Adama et de Hawa", martèle Diaty Diawara.Abordant les maux dont souffre la musique mauritanienne ainsi que les problèmes de caste, elle dira que malgré l’évolution qu’a connue la musique mauritanienne, beaucoup de défis restent à être relevés, comme l’absence de solidarité entre les musiciens, précisant que la jeunesse doit être aidée, car c’est la relève de demain. Selon elle, les artistes Mauritaniens ont des problèmes d’espace pour les répétitions, sans compter le manque d’engouement du public, les droits d’auteurs qui ne sont pas respectés, etc. Elle a appelé l’Etat à venir au secours des artistes et surtout des jeunes.Sur la question des castes, Diaty estime que la musique était d’abord une tradition réservée à la caste des griots (GAWLAGOU), mais qu’aujourd’hui, elle est devenue un métier et une vocation qui transcende les classifications sociales.Comme tout le monde, Diaty avoue ne pas être à l’abri des médisances et des jalousies. Elle souligne que ses ennemis l’accusent de faire la grosse tête. Selon elle, le milieu n’est pas tendre et qu’il faut fermer ses oreilles pour ne se concentrer que sur sa carrière. Heureusement, ajoutera-t-elle, elle a beaucoup d’amis et de fans qui lui veulent du bien, et ne cesse de louer sa mère, sa confidente et conseillère.Comment Diaty passe-t-elle ses journées ? Une question qui lui arrache un fou rire.
En fait, selon elle, c’est le classique de toute Mauritanienne, avec un lever matinal pour la prière de l’aube, le petit déjeuner pris au son des infos distillés par la télé, puis les tâches ménagères, le marché et la préparation du repas familial. " Je ne veux pas que ma mère prenne une bonne ou participe aux travaux de la maison "indique-t-elle.Une fois le repas servi, l’artiste pique un petit roupillon avant son feuilleton préféré à la télé. " Le soir, j’ai une petite sœur qui m’aide dans les travaux à la maison, vu que j’ai des répétitions à faire " confie-t-elle.Le soir, elle accumule les répétitions et ne reviens que vers 22 heurs à la maison. " Je répète pour plusieurs groupes, c’est pourquoi une fois à la maison, je ne fais que me jeter dans mon lit pour dormir " articule-t-elle.Diaty considère Coumba Gawlo Seck comme son idole, tout comme elle dit admirer Adji Ouza, une chanteuse sénégalaise, et Doussou Bakayoko, un artiste malien. Elle fait de la corde et du footing pendant le week end pour entretenir son corps et rester en bonne santé. Elle aime le foot.Malik, l’international Sénégalais, est son joueur préféré. S’agissant des Mourabitounes, elle ne connait aucun joueur ! Elle a un petit faible pour le plat de " Souppou Kandjé " et le soir, elle dit raffoler du plat maison des Hal poulars, le " Lathiri Hako ".
Cheikh Oumar NDiaye.