Dépots bancaires internationaux: Le Sénégal et la Côte d’Ivoire en tête dans la zone Uemoa

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Les dépôts internationaux des résidents de la zone franc étaient estimés à 14,2 milliards de dollars en fin 2007, en hausse de 66,1 % par rapport à 2006. Les transferts opérés par le Sénégal et la Côte d’Ivoire représentent 71 % des dépôts internationaux dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).

Le rapport annuel de la zone franc de 2007, réalisé par Banque de France, révèle qu’entre 2000 et 2007, ce sont 57 mille 869 milliards de dollars qui ont été déposés à l’étranger par les pays membres de la zone franc. Dans la zone Uemoa, ces dépôts se chiffrent à 31 mille 798 milliards dont 5 milliards 986 millions pour la seule année 2007. Dans les pays membres de la Communauté économique d’Afrique centrale (Cemac), les transferts représentent 25 mille 680 milliards dont 8 mille 111 milliards durant la période sous revue. La hausse des dépôts de cette période est liée à l’augmentation significative enregistrée au Cameroun (+308 %), en Guinée équatoriale (+102 %) et au Tchad (+79 %).

Les dépôts bancaires à l’étranger représentent, environ, 11 % du Produit intérieur brut de la zone franc. Le rapport note, par ailleurs, qu’ils proviennent, à hauteur de 58 %, des pays de la Cemac, le Cameroun et le Gabon étant à l’origine de 77 % de ces dépôts. Au sein de l’Uemoa, le Sénégal et la Côte d’Ivoire pèsent 71 % dans ce mouvement interbancaire. En effet, en 2007, notre pays a déposé 1 698 milliards de dollars à l’étranger, à titre d’encours, soit une hausse de 320 milliards par rapport à l’année précédente. Et de 2000 à la période sous revue, ce sont quelque 8 mille 008 milliards de dollars qui ont été déposés à l’étranger par le Sénégal, avec des pics en 2004 (1 046 milliards), en 2006 (1 378 milliards) et 2007. Dans la zone Uemoa, le Sénégal vient derrière la Côte d’Ivoire qui totalise 2 539 milliards de dollars pour la seule année de 2007. Depuis 2000, ce pays a déposé dans les banques étrangères des encours de l’ordre de 14 mille 233 milliards de dollars.

Dans l’évolution de son environnement financier, la part de l’Afrique dans les financements bancaires mondiaux a régulièrement diminué jusqu’en 2007 où cette part s’est relevée de 0,8 %. Cependant, lit-on dans le rapport de la Banque de France, l’encours détenu par les banques internationales sur les pays de la zone franc s’est élevé, à la fin décembre 2007, à 24,7 milliards de dollars, soit près de 9 % des créances bancaires étrangères sur les pays du continent. En outre, les financements bancaires internationaux accordés par les banques membres de la Banque des règlements internationaux (Bri) aux 15 pays de la zone franc ont représenté en 2007, 20 % de ceux octroyés à l’Afrique du Sud. Les créances du Sénégal pour la période de 2007 se sont soldées à 2 milliards 868 millions de dollars, sur un montant total de 18 milliards 312 millions de dollars dans la zone Uemoa. Toutefois, ces financements ont représenté 19 % du Pib de la zone franc durant cette période. Ces encours, souligne-t-on dans le rapport, ont doublé dans la zone Uemoa alors qu’ils augmentaient de 27 % pour les pays de la Cemac. Les créances bancaires internationales des pays comme le Sénégal, le Gabon et le Cameroun ont accru respectivement de 62 %, 42 % et 9 %, comparées à 2006. Mais ce qui a augmenté le montant nominal de ces encours, c’est la variation du taux de change, l’euro étant passé de 1,31 dollar fin 2006 à 1,47 dollar à fin 2007.

Par ailleurs, relève l’étude de Banque de France, la maturité moyenne de la dette bancaire de la zone franc était inférieure, durant la période sous revue, à celle des pays en développement. Les créances à court terme (moins de deux ans d’échéance) représentaient 40,7 % des créances totales des banques internationales sur la zone franc, contre une proportion de 30 % pour les encours sur les Pays en développement. Les financements bancaires internationaux accordés à la zone franc se dirigent, en effet, très peu vers les banques et bénéficient principalement aux importateurs et exportateurs, signale-t-on. Ainsi, l’encours des crédits accordés aux banques n’atteignait que 1,1 milliard de dollars à la fin 2007. Soit une baisse de 6 % par rapport à l’année précédente.

Khady BAKHOUM

Source : walf.sn