Coup d'Etat en Mauritanie: Général, c'est chaud

 Imprimer 

En marchant sur la dignité de l’Etat, les militaires viennent de démontrer leur impunité arrogante et méprisante. Mais s’ils se sont permis ces outrecuidances, c’est parce que des civiles, aussi bien dans l’opposition la plus « progressiste » ou la « majorité » la plus servile, sans parler des « diassous » et autres taupes, par le passé et le présent, ont apporté les matériaux nécessaires dans la charpente de cet ouvrage mesquin et délinquant au sommet. Sur des présomptions, le régime totalitaire de moa n’a-il pas reçu le soutien sournois d’une nébuleuse « gauche » pour exécuter trois officiers négroafricains ? Et ce fut l’entremets aux massacres que jamais encore, plus jamais, l’histoire de notre pays ne pourra connaître, je le souhaite de tout mon cœur. Certains louvoiements ne surprennent pas. Circonstance oblige. 

En ces moments sombres du bannissement de l’ordre constitutionnel n’est-on pas surpris  par l’appel à l’ingérence internationale ? Alors, cette option avait un bel avenir de sortie de crise par la déclaration de Dakar au lendemain de la chute de moa.

Mais faute de soutien, à la place, nous avons reçu des torpilles catapultées depuis Nouakchott, et Wade en voisin averti de la capacité de nuisance de son pôle septentrional recula, la solution mauritanienne triompha avec bien sûr une mainmise des ceinturons sur tous les maillons du pouvoir, du pouvoir de décision et d’exécution. Aujourd’hui encore les positions de Wade offusquent ceux là même qui lui avaient dit halte à l’époque.  Ne soyons pas amnésique, la constitution en est une, son remplissage une autre histoire. Justement, le président de la république a été soutenu par les militaires, c’est dépassé çà, et le président de l’assemblée nationale jouit de quelle majorité réelle au moment de son intronisation, c’est écrit dans quelle constitution ? Quand on édifie de telles configurations au sommet de l’Etat avec des châteaux de cartes saupoudrées de « généralisations » de militaires avec peu de mérite, on n’est pas surpris du bourbier dans lequel nous pataugeons tous. Et la soupe a sapé !! Unité nationale ? 

Les problèmes de fonds demeurent une douleur lancinante qu’on met à chaque événement entre parenthèse pour mieux aller de l’avant, mais à chaque fois le dragon revient au gallot avec sa plaie béante nationale dont le pansement demande un courage que ni sidi, ni les soldats n’ont envie de soigner réellement. Maintenant ou jamais encore, c’est l’occasion de mettre à table notre vision plurielle d’un vivre ensemble débarrassé de ce bédouinisme séculaire pour une citoyenneté pleine, pour un partage mérité des différentes échelles de pouvoir, un découpage électoral vrai etc. Peut-on séparer les idées de vérité, de liberté et de justice ? Alors faisons de ce triptyque une œuvre de cohésion nationale avec passion pour mieux accompagner les militaires pour toujours dans leurs casernes. Ainsi, les levés de couleur auront la solennité pour une meilleure défense de la souveraineté nationale que leur a légué le peuple conscient des dérives et qui exige LE RESPECT. Si non, les militaires décideront encore, et encore, et trouveront des moutons qui « moutonneront » encore et encore.

Thierno Tandia