Contribution : Quand l'inaction et la passivité nous rendent complices

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" Chacun, Quelqu'un, Quiconque et Personne. Un travail important devait être fait, et on avait demandé à Chacun de s'en occuper. Chacun était assuré que Quelqu'un allait le faire. Quiconque aurait pu s'en occuper, mais Personne ne l'a fait. Quelqu'un s'est emporté parce qu'il considérait que ce travail était la responsabilité de Chacun. Chacun croyait que Quiconque pouvait le faire, mais Personne ne s'était rendu compte que Chacun ne le ferait pas. À la fin, Chacun blâmait Quelqu'un du fait que Personne n'avait fait ce que Quiconque aurait dû faire..." Voilà en quoi se résume notre quotidien.

Dans nos sociétés, la passivité constitue un de nos principaux défauts. Il est plus fréquent de se retrouver seul ou en un nombre très infime quand on défend des causes communes. Cet amer constat est valable dans plusieurs domaines. Que l'on abat un travail immense pour sortir des ténèbres une culture ou une population ou que l'on mette son âme au service d'une révolution, on a de fortes chances de se retrouver seul. Combien de fois avons nous entendu ce genre de mots selon sa langue maternelle : Soninké : Allah Gandi Xa dema ( Que Dieu vous aide ! ) , Wolof " Yallah Na len Yallah Diapalé " ( Que Dieu vous assiste ), Peul " Yo Allah oilou mène "...


Sans négliger la portée de ces prières, la meilleure des postures ne serait-elle pas d'apporter sa propre pierre à l'édifice ? L'adage le dit clairement " Aide toi, le ciel t'aidera ! " . Malheureusement, nos peuples sont très souvent dans l'inaction. Et l'inaction rend complice. Cette tare dans nos sociétés africaines notamment sénégalaises anéantit bien des révolutions et empêche le progrès.

Sans vouloir polémiquer, je dirai que cet état d'esprit est plus présent chez les noirs. Que ce soit en Afrique ou dans la diaspora, nous partons très souvent en rangs dispersés pour défendre des causes communes. Il nous manque la culture de l'union. Nul besoin de dire que l'union fait la force. « L'union même de la médiocrité fait la force.» disait le poète grec HOMERE.

Dans nos cultures, c'est souvent une infime partie du peuple qui va au casse-pipe alors que les fruits des combats communs profitent toujours à tout le monde. C'est très regrettable. La bonne devise est sans doute « On vit ensemble, on meurt ensemble ». Tout individu d'une communauté ou simplement tout citoyen doit prendre cet adage comme talisman. Les mentalités doivent changer. Tout le monde doit se sentir concerné dans des luttes communes pour défendre l'intérêt général. Que ce soit pour promouvoir une culture, sortir une localité de la léthargie, repousser une agression ou refuser une violation quelconque, le peuple doit être soudé. Nul ne doit tirer la couverture sur soi.
Dans le Sénégal actuel, il nous faut absolument adopter un nouvel état d'esprit et foncièrement refuser d'être un des membres du " quatuor " inactif.

 

Samba Fodé KOITA dit EYO, www.bakelinfo.com