Compte-rendu de la 4ème journée d'intégration de Kounghany à Dakar

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Après les trois dernières éditions de la journée d’intégration de l’association des ressortissants de Kounghany (ARK), Dakar a abrité la quatrième et sa première édition du même évènement crée depuis 2007. Cette année, l’accent est mis sur « jeunesse et éducation ». Un thème à travers lequel les élèves et étudiants de ce village se sont saisi de l’occasion pour mettre à nu leurs conditions pénibles rencontrées dans leurs études, avant qu’ils n’invitent leurs parents à davantage apporter leur soutien financier, matériel et moral afin de les permettre de faire de bons résultats. Cette journée culturelle est célébrée le dimanche 26 juin. Elle avait pour marraine : Fatoumata Fofana.  

Pour cette édition de Dakar, les membres de l’ARK se sont donné la peine d’évaluer les activités.  Un bilan à mi-parcours qui révèle des manquements dont l’implication de certains ressortissants dans les activités déjà effectuées ces trois dernières années. Les membres se sont rendu compte qu’il y a des ressortissants de Kounghany qui ne sont pas membres de cette association. Et pour les faire adhérer, il est impératif d’organiser une journée d’intégration à Dakar. « En conclusion les membres ont décidé de célébrer cette quatrième édition à Dakar» a expliqué le secrétaire général de l’Ark, Dramane Djiméra. Il précisera par la suite que « c’est pour sensibiliser et faire impliquer les ressortissants de Kounghany qui ignorent les démarches et objectifs attendus de l’Ark dans les activités » avant d’ajouter qu’après cette journée, « plusieurs personnes se porteront membres et prendront part à toutes les activités de développement de l’Ark».
Le président de l’Ark de rappeler « qu’à Dakar, les meilleurs élèves des écoles coraniques et francophones ont été primés ». Ibrahima Maya Tandjigora précisera que « des livres d’arabe, de français, des cahiers, des stylos entre autres matériels scolaires ont été remis à ces élèves en guise de les encourager et de féliciter ». De part cette séance de remise de prix, l’Ark veut instaurer la concurrence entre les élèves qui, dans leurs discours ont invité leurs parents à s’impliquer de plus en plus dans leur éducation. En terme plus clair, la présidente de la cellule féminine de cette association dira : « au nom de tous les élèves, étudiants de l’Ark, par ma voix nous invitons nos parents à nous apporter leur soutien financier, matériel et moral afin de nous mettre dans de bonnes conditions d’études».  L’étudiante, Hawa Tambédou de préciser rajoutera : «nous sommes confrontés aux problèmes d’orientation, de codification, de bourse pour répondre aux critères d’un bon élève capable de faire de bons résultats attendus par vous, nos parents». En réponse à ces doléances, Oustaz Souaibou Tandjigora ne s’est pas servi de gants pour fustiger le désintéressement des parents d’élèves et les exhorter à s’impliquer avant d’exiger aux chefs de villages de prendre leurs responsabilités face à cette situation désolante qui constitue un obstacle de l’éducation des élèves. Le religieux de soutenir les élèves par ces termes : « si jamais les élèves ne nous apportent pas de bons résultats sachons que c’est de notre faute », avant de conclure « alors donnons, les moyens financiers, matériels et mettons  nos enfants dans de bonnes conditions, si nous voulons qu’ils fassent de bons résultats».  La marraine, madame Fatoumata Fofana dira « je suis très contente du choix des ressortissants de Kounghany porté sur ma modeste personne. Pourtant il y a beaucoup de femmes qui peuvent être choisies comme marraine de cette quatrième édition de la journée d’intégration de l’Ark  .

HISTORIQUE DE KOUNGHANY PAR IBRAHIMA MAYA TANDJIGORA

Mise en place le 5 juin 2005, l’association des ressortissants de Kounghany (ARK) a été officiellement reconnue par l’Etat le 14 mai 2007, après avoir obtenu son récépissé. Et depuis cette même année, ses membres, dans le souci de voir leur village se développer, se sont mis à trouver voies et moyens afin d’atteindre cet objectif de développement. C’est ainsi qu’ils ont décidé de mettre l’accent sur les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’environnement. C’est ce qui explique que les trois premières éditions de leurs journées d’intégration ont été célébrées à Kounghany. L’accent est mis sur les volets de la santé et de l’éducation. La première s’est matérialisée par des consultations gratuites, des dons de médicaments au district sanitaire du village suivis d’une vaste campagne de sensibilisation sur les maladies très fréquentes dans la localité, parmi lesquelles le paludisme, la tuberculose, la mortalité maternelle et infantile, ainsi que les risques de contamination des maladies sexuellement transmissibles dont le sida. La place de l’éducation dans ces journées d’intégration s’explique par des séries de primes offerts aux meilleurs élèves des écoles coraniques et francophones qui se sont distingués durant l’année scolaire en cours. Cette  initiative a pour but de créer un climat de concurrence afin d’instaurer la motivation chez les autres élèves.
 
Le village de Kounghany aurait été fondé vers les années 1074 par Téne Gueye. Il est originaire de Saint-Louis. De son nom Kounghany équivaut à Kounou Ndébé qui signifie en langue soninké « récipient servant à récolter du miel » alors que ce Guet Ndarien avait comme profession la pêche. Téne Gueye résidait sur l’autre rive du fleuve en Mauritanie. Ce pêcheur détenait comme bagages, une pirogue, un filet, un couteau et un morceau de calebasse. Celle-ci pour évacuer l’eau qui entrait dans sa pirogue. L’arrivait des « Gackou s’explique du fait que ce pêcheur déjà installé à Kounghany, s’est rendu compte qu’à chaque fois que sa femme accouchait. Elle perdait son enfant, qui mourait des suites d’une piqûre de guêpe. Et pour parer à cette situation. Téne Gueye s’était lancé à la recherche d’un marabout. C’est ainsi qu’il était tombé sur marabout répondant au nom de Gackou. Qui serait originaire de Gackoura » un village du Mali. Il lui trouva des remèdes. Et une fois réussît à conjurer ce mauvais sort après plusieurs va-et-vient. Le marabout fini par s’y installer. L’agriculture demeure la principale activité des 2000 habitants de Kounghany. Elle est pratiquée par plus de 90% de la population active du village, avec la culture du mil, du mais, du riz de l’arachide. Sans oublier de préciser que l’arachide constitue la culture vivrière de rente qui représente les 70 % des revenus globaux des populations de ce village soninké où sont parlées les langues soninkés, bambara, pular arabe et français.

TAPA TOUNKARA, correspondant Soninkara