Bono interpelle Sarkozy "l'homme pressé" sur l'Afrique

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Bono interpelle Sarkozy Le chanteur Bono, confondateur de l'organisation humanitaire ONE, juge qu'"il est grand temps" pour le président Nicolas Sarkozy, "un homme en mouvement", de passer des discours aux actes pour aider l'Afrique, dans une tribune publiée jeudi 27 janvier dans le journal Le Monde. "Le problème n'est pas de faire des discours, mais bien de décider. Ce n'est pas moi qui l'ai dit. C'est le président Sarkozy lui-même, au sommet de l'Onu sur les Objectifs du millénaire pour le développement en septembre 2010", rappelle le leader du groupe de rock U2. "Publish what you pay".
 
"Il est grand temps, pour l'homme pressé qui dirige la France et pour le monde, de décider", affirme le chanteur irlandais, qui l'appelle notamment à agir en faveur de la transparence sur l'exploitation des ressources naturelles en Afrique. La France préside cette année le G8 et le G20. Rappelant que les Etats-Unis ont voté "une législation imposant aux industries extractives de 'publier ce qu'elles paient' ('publish what you pay') aux représentants officiels des pays où elles sont installées", il souligne qu'"il ne coûterait pas un seul euro à l'Europe d'établir une législation similaire et de la rendre contraignante". Le chanteur souligne aussi l'importance de l'accès à deux vaccins, contre "les pneumocoques, qui tuent environ 800.000 enfants par an, et le rotavirus, qui en emporte un demi-million de plus". 
Le président "tourne en rond comme un boxeur" Il insiste enfin sur la nécessité de soutenir l'agriculture en Afrique. "La région a le potentiel pour nourrir non seulement sa propre population, mais aussi des millions de personnes à travers le monde si nous construisons les partenariats adéquats pour et avec les agriculteurs africains", écrit-il. "Le président est un homme en mouvement, bondissant, tournant en rond comme un boxeur. Cette agitation est fascinante à regarder, mais elle ne change pas la donne", déplore-t-il, regrettant que "le niveau de l'aide publique au développement baisse et que les promesses patinent, en France et ailleurs". "Ce qu'il faut maintenant, ce n'est pas de l'énergie débordante et cinétique, mais un mouvement, stable, déterminé et dirigé vers un seul objectif: l'élaboration d'un partenariat du XXIe siècle avec le monde en développement", conclut-il.
 
Source : (Nouvelobs.com)