Baptême : Youssouf Tata Cissé immortalisé

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L’ éminent chercheur malien, qui a passé les deux tiers de sa vie à Paris, compte retourner bientôt au bercail, pour couler ses jours de retraite paisible sur les bords du Djoliba. Paisible ? Vous rigolez ou quoi ? Car « Cissé Mandé mori », ce boulimique du travail, cet intellectuel au sens le plus noble du terme, n’est sans doute pas du genre à observer un seul instant de répit qui ne soit vraiment consacré a la recherche.

Voici d’ailleurs - en quelques lignes - ce qu’il a écrit sur « l’or au Mandé »

L’or a toujours été considéré comme un attribut de la chefferie et de la puissance royale. Ainsi autrefois, quand un chef de famille ou de canton mourrait, on lui plaçait une petite pépite d’or dans la bouche avant de l’enterrer. Si, avec l’or confisqué aux mansa esclavagistes, Soundiata racheta de nombreux enfants du Manden échangés contre du sel et des pacotilles et dota son armée d’une importante cavalerie, il s’employa tout au long de son règne à constituer une réserve or, qui disait-il devait sinon dépasser, au moins égaler celle du Wagadou.
L’or extrait des mines du Bouré combla ses vœux. Le Mansa remplit ainsi de boules d’or (Sanou Kourou) trente quatre jarres : une au nom de chacun des trente quatre clans originels du Manden. Implantées dans des dépendances de son palais et gardées en permanence, ces jarres à or appelées DJO SANOU «or autel » furent érigées en lieu de prestation de serment pour tous ceux qui, au Manden, exerçaient une parcelle d’autorité politique à la tête de l’Empire.

En effet, en constituant la réserve d’or du pays, Soundiata avait déclaré : «On ne touchera à ce dépôt que lorsque le Manden sera en grand péril. Mais, au soir de sa vie, les responsables politiques du pays devaient jurer sur les jarres d’or fétiche en disant «Si j’utilisais le moindre petit grain de l’or contenu dans ces jarres à d’autres fins que celles concernant le Manden, que je sois anéanti et ma descendance déchue ».


Bacary Camara

La salle des conférences du complexe hôtelier «Hanadi » sis au Faso Kanu porte désormais le nom du professeur Youssouf Tata Cissé.