Appel à la mobilisation, à la concertation et à l'organisation des Tambacoundois de la diaspora

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Nous, ressortissants de la région de Tambacounda, qui sommes partis à 1.000, 10.000 kilomètres … et plus, exprimons par le biais de cet appel notre ferme volonté de tout mettre en œuvre pour son avenir, de mobiliser nos forces, nos compétences, nos réseaux pour son essor, d’assumer nos responsabilités de filles et de fils de Tambacounda et de nous préoccuper du sort qui lui est réservé, d’être les acteurs principaux, aux côtés de nos frères et sœurs restés au pays, de son vrai développement.

La région de Tambacounda à laquelle nous appartenons est, parmi onze régions que compte le Sénégal, la région la plus vaste (33 % du territoire national), la plus dotée en ressources naturelles, la plus enclavée et l’une des plus pauvres en infrastructures du pays. En dépit de sa situation stratégique avec notamment ses trois départements (Bakel, Kédougou, Tambacounda) qui sont frontaliers avec cinq pays d’Afrique de l’Ouest (Mauritanie, Mali, Guinée, Guinée Bissau, Gambie), elle est restée une région « oubliée » des pouvoirs publics. Ceci de 1960, date de l’indépendance à nos jours. Résultat : la pauvreté s’est accentuée et a fini par faire de cette région un des principaux réservoirs d’émigration du Sénégal et de la sous région. Les expatriés, composés essentiellement de jeunes, se lancent à « l’aventure » à cause du manque criard de débouchés en matière d’emplois qui permettraient aux Tambacoundois de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.

Ces émigrés, analphabètes ou diplômé de l’enseignement supérieur, ont quitté leurs villes, leurs villages pour rejoindre l’Europe, les Etats-Unis, d’autres pays en Afrique et récemment l’Asie, dans le seul but de se forger un avenir digne et de subvenir aux besoins de leurs proches restés au pays. Les liens familiaux et culturels qui les attachent à la région font que la majorité d’entre eux souhaitent pouvoir contribuer à l’essor de celle-ci et rêvent de l’avènement d’une ère où les potentialités humaines et les ressources naturelles de cette région carrefour seront exploitées au profit des populations.

Les profils des Tambacoundois de la diaspora sont riches et variés. Ces compétences plurielles, que l’exil réunit et que la commune volonté d’extirper Tambacounda de sa situation désobligeante rassemble, ont suivi des parcours quasi similaires les menant de leurs villes ou de leurs villages de la région orientale à Dakar, puis ailleurs. Les expériences vécues à l’étranger, les difficultés surmontées pour intégrer les modes de vie de leur pays d’accueil, leur degré d’ouverture à d’autres cultures, à d’autres réalités, le regard différent qu’ils portent sur leur région natale sont certes divers en fonction des lieux et des statuts dans lesquels ils se trouvent et témoignent du rôle éminent que ces expatriés ont à jouer dans le développement de Tambacounda.

Malgré les immenses sacrifices qu’elle requiert, l’expatriation constitue une source d’enrichissement pour les Tambacoundois de la diaspora et pour leurs familles. La richesse la plus visible est celle monétaire, alimentant chaque jour le flux des transferts de fonds qui, comme l’a montré le rapport de la Banque Mondiale « Perspectives économiques mondiales 2006 », représentent, à l’échelle mondiale, chaque année plus du double de l’aide totale au développement. Ces fonds ne permettent de résoudre les problèmes de développement des pays du Sud car ils sont investis dans la construction de maisons ou dans la mise en œuvre de petites entreprises commerciales dont l’impact en matière création d’emplois n’est pas significatif.

D’autres richesses pourraient être répertoriées, mises au service des populations locales. Parmi ces richesses on note : les savoirs et savoir-faire, les réseaux sociaux. Face à la fuite des cerveaux qui affecte la région de Tambacounda, à l’image de ce qui se passe sur tout le continent africain, il s’avère nécessaire d’établir un pont entre les pays d’origines et sa diaspora. On constate que les expatriés, dans la majorité des cas, malgré l’acquisition de diplômes universitaires de haut niveau ou d’expériences solides dans le monde professionnel en Occident, ne trouvent pas l’opportunité de rentrer au pays et d’accéder à des postes décisionnels, dans le secteur privé ou public, voire de créer des entreprises d’envergure qui sont susceptibles d’assurer le décollage économique de la région.

Durant ces dernières années des initiatives de rupture sont en train d’être prises par les expatriés Tambacoundois en vue de donner une visibilité à la région. C’est dans ce cadre que fut lancé le site http://www.tambacounda.info/ et l’idée de mettre sur pied un réseau des Tambacoundois de la diaspora. La première initiative a permis à la population tambacoundoise de s’approprier les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour se connecter entre eux tandis que la seconde vise à établir de nouvelles voies de transmission des opportunités vers la région orientale et de permettre aux expatriés de rester des citoyens impliqués pour leur région.

Nous sommes convaincus qu’à travers une mise en réseau de ces ressources humaines dispersées de par le monde nous pouvons arriver à ce que les Tambacoundois de la diaspora se concertent, s’organisent et créent des voies et moyens susceptibles de mettre en marche les immenses potentiels humains et économiques dans le but de faire émerger la région aux plans de l’économie, de la santé, du social, de l’éducation, de la culture, de l’environnement.

Nous lançons ici un appel aux représentants de cette grande diaspora tambacoundoise et à des amis de la région pour les inviter à se retrouver à Genève en octobre 2007 afin de porter cette organisation sur les fonds baptismaux en fixant les orientations de ce réseau et en établissant ses modes de fonctionnement.

Les Tambacoundoises et Tambacoundois ainsi que les amis de Tamba vivant dans la diaspora qui partagent ces préoccupations et sont prêts à s’investir dans ce réseau sont priéEs d’adresser un mail à Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir en mentionnant leur nom, prénom, adresse postale et en annexant une lettre et un CV. Les modalités de participation à cette rencontre seront communiquées par courrier aux personnes qui auront répondu à cet appel.


Ousmane Dia (Genève - Suisse) 
Amath Diouf (Texas - USA)  
Idrissa Mbow (Paris - France)
Source: Tambacounda.info