ALPHABETISATION: Maîtrise de la lecture et l'écriture des langues nationales

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Une voie sur le chemin du développement. Les acteurs de l’alphabétisation pensent que pour arriver au développement des pays pauvres il faut d’abord arriver à maîtriser les outils que sont l’écriture et la lecture. C’est pourquoi, la Coordination départementale des opérateurs en alphabétisation (Codoa), en collaboration avec la mairie de Mbour, a organisé une session de formation au profit des intervenants du secteur.

En 2015, il faudra arriver à l’éradication de l’analphabétisme et à la scolarisation universelle pour permettre aux pays en développement, de pouvoir maîtriser les outils que sont la lecture, l’écriture et la gestion des activités courantes, en vue d’un développement durable : un des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) qui a justifié l’organisation d’une session de formation de deux jours, phase terminale des objectifs de «Dakar 2000».

A cet effet, explique Ngary Dieng, inspecteur d’enseignement moyen secondaire, opérateur en alphabétisation et responsable de formation, l’ensemble des Etats concernés recentrent leurs activités sur l’alphabétisation, afin de pouvoir atteindre les objectifs fixés. Ainsi, en collaboration avec les opérateurs, la mairie de Mbour et la Coordination départementale des opérateurs en alphabétisation (Codoa) se déroulent des programmes d’alphabétisation pour relever le niveau culturel des populations.

De l’avis de Tidiane Mané, inspecteur d’enseignement à la retraite et actuel président de la commission Education de la mairie de Mbour, le renforcement des capacités des opérateurs s’avère «extrêmement» important pour les autorités municipales de Mbour, qui considèrent que former les populations à lire et à écrire dans les langues nationales, est un investissement durable. «On ne peut pas développer une cité, un pays si les gens n’arrivent pas à un certain niveau de maîtrise des outils que sont la lecture et de l’écriture», affirme Tidiane Mané. «Quand on donne davantage de possibilités aux opérateurs en alphabétisation pour faire face à la croisade de l’élimination de l’analphabétisme, la mairie ne peut que s’en réjouir et apporter son soutien à cette formation», soutient-il.

Ainsi, depuis trois ans, la mairie et la Codoa ont pu former, dans la seule commune de Mbour, plus de mille auditeurs, c’est-à-dire des hommes et des femmes qui maîtrisent la lecture et l’écriture dans les langues nationales. «Il est évident que ces hommes et femmes n’ont plus de problème pour mener correctement leurs activités quotidiennes de commerce, d’échanges, de correspondances, entre autres», estime le président de la commission Education de la mairie de Mbour. En effet, dans le cadre de cette session de formation de trois jours au profit des opérateurs en alphabétisation ouverte aux Codoa de Thiès, Tivaouane et Mbour, les participants ont pu bénéficier de l’accompagnement d’une coopérante québecquoise qui est au Sénégal en tant que volontaire, pour accompagner la coordination nationale des opérateurs en alphabétisation (Conoa) dans le cadre du renforcement des capacités.

Après avoir fait un travail d’enquête sur le terrain pendant trois mois au Sénégal sur les opérateurs-alphabétiseurs, elle a monté un programme de formation avec des modules. «C’est une sorte de management par rapport à ses compétences dans le domaine de la formation d’adultes, parce que, non seulement elle renforce leurs capacités, mais, elle-même est issue du non formel au Québec où elle a formé des adultes. Ce serait, un peu, le pendant à une sorte d’université du non formel au Québec que nous n’avons pas encore au Sénégal. Donc, vraiment, ici ce qu’on pourrait appeler une professeur de formation en non formel», se réjouit Ngary Dieng.

Pour le responsable de la Codoa de Mbour, au niveau de l’enseignement, il y a toujours à apprendre. «Il y a toujours des changements de programmes et il faut s’y adapter pour permettre aux gens d’être beaucoup plus efficace. Pour former des adultes, il faut être compétent pour pouvoir résoudre les problèmes. Ce qui nécessite une formation continue», explique Joseph Diakhère Diouf. A signaler que le département de Mbour compte vingt et six (26) opérateurs en alphabétisation dont sept (07) reconnus au niveau national.

Par Assane DEME - Le Quotidien