Goumbou, la mémoire du Mali

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Petite localité située à 370 Km de Bamako, Goumbou est une vieille cité historique fondée par les almoravides vers le XIIème siècle. Elle porte le nom d’une femme célèbre.

L'ISLAMISATION

Après le morcellement politique du monde musulman, la nouvelle dynastie Abbaside s’installe à Bagdad. C’est à la fin du Xème siècle qu’il est fractionné en trois Khalifats rivaux : les Oméiades d’Espagne qui débordent sur l’Afrique, celui des Fatimides dont dépendent plus ou moins longtemps des territoires africains et asiatiques, celui des Abbasides qui prennent le chemin du sahara.

Ils ont connu à leur tour des révoltes : l’affaiblissement interne de ces trois khalifats provoque l’irruption d’envahisseurs islamisés. Au milieu du XIème siècle, les Turcs sont maîtres de l’empire Abbaside.

A l’Ouest les Almoravides, partis du Sahara méridional, attaquent à la fois les royaumes noirs encore animistes, le Maroc, puis l’Espagne. Vite affaiblis, les Almoravides sont remplacés au XIIème siècle par d’autres conquérants venus du Haut Atlas, les Almohades .Après 1050 et jusqu’à la fin du XIIème siècle, les Almoravides et les Almohades réunifient l’occident musulman.

Les Turcs pressés par les conquêtes des Croisés réunifient difficilement l’Orient. Mais le monde musulman entier se fragmente de plus en plus après 1200 en petites principautés. L’Inde du Nord, l’Iran, la Syrie Byzantine, l’Egypte, la Tunisie, l’Espagne fournissent leurs éléments traditionnels à la civilisation musulmane.

Celle - ci grâce à la curiosité des savants, des écrivains, des géographes, des voyageurs pour la diffusion générale des connaissances et des goûts antérieurs de l’islam. A la littérature de la langue arabe, s’ajoutent des livres iraniens, indiens, andalous.

L’Espagne cordon ombilical entre l’Afrique et l’Occident

Il y a des évènements qui semblent insignifiants pour leurs contemporains, mais qui ont pour l’avenir une importance considérable. Ainsi qui eût cru que le célèbre historien Mahamoud Kati, auteur de tarik El Fetach, est né d’une mère soninké à Goumbou? Son père Ali Ben Ziad, un Andalous de Tolède exilé à Tombouctou s’était rendu à Goumbo où il épousa Kadidiatou Sylla Mint Boubacar.

De ce mariage sont nés Ismaël Ibrahim, Rakiya et Mahamoud Kati : Tous sont nés à Goumbou. Mohamed Sylla, frère de Kadidiatou Sylla, partit pour la conquête du Songhoï à partir du Tékrour afin de soumettre les populations à l’islam. Il fut proclamé Askia intronisé ‘’Touré’’ en soninké le gros éléphant. C’est ainsi qu’on donne le nom de Touré Armand aux descendants des Askia.

Il s’appellera désormais Askia Mohamed Touré. C’est à partir de cette union sacrée entre l’Espagne et le Mali qu’on peut, réécrire l’histoire de notre pays. Goumbou serait la mémoire sécrète de l’origine des grands empires du Mali fondés par les Almoravides en provenance de la Mecque.

Elle serait la porte d’entrée de l’Islam, l’Espagne la porte de l’esclavage en Afrique. La première école soudanaise fut ouverte en 1898 Goumbou d’où sont sortis les premiers intellectuels du pays Daba Keïta, Marinantia Doucouré, Colonel Sékou Traoré (père de Dioncounda).

Goumbou, Tombouctou :

Deux villes historiques maliennes au centre d’une rivalité des explorateurs. Un des frères de Mohamed Kati transporta les archives de Goumbou à Tombouctou après la mort de Ben ZIAD. Les archives, une fois à Tombouctou, ont connu beaucoup de déperdition. Elles ont été transportées à Tombouctou pour être mieux protégées contre les razzias.

Ben Ziad, décédé à Ouroguiya ( Mopti), sera enterré à Tombouctou auprès de son ami Ahmed Baba conformément à ses vœux. Un des descendants de Kati, le Professeur Diadié Haidara serait en possession de la plupart des œuvres de Tarik El Fetach

Tombouctou :

Quand on parle de Tombouctou, on se souvient de l’explorateur français René Caillé et de ses écrits sur la mystérieuse ville. A 17 ans, René Caillé obtient de son oncle l’autorisation de partir à la découverte de l’Afrique c’était en 1816. A Saint Louis, il apprend qu’une mission anglaise se prépare à explorer le Fouta Djallon en partant de la Gambie.

Le 20 Avril 1828 au coucher du soleil, René Caillé entre à Tombouctou : Son rêve est enfin réalisé, en dépit des périls et des souffrances, grâce à sa volonté et à son énergie, il quitte Tombouctou le 4 Mai ; le 29 juin, il est au Maroc, à Tanger, grâce au consul de France, il embarque pour Toulon.

Arrivé en France, il fut reçu avec tous les honneurs. René Caillé avait 29 ans. Il traça ainsi le chemin aux hardis explorateurs qui parcoururent l’Afrique après lui.

Rappel historique


Le défilé des explorateurs en Afrique :

Au XV ème siècle, les Portugais partirent à la découverte de l’Afrique. En 1445 Ca Da Mosto, un habitant de Venise au service du Portugal visita le Sénégal, la Gambie et la Casamance. Les Portugais s’installèrent sur les côtes du golfe de Guinée et construisirent en 1484, un fort à la ‘’Mine’’ (Or) pour interdire le trafic à tous ceux qui n’avaient pas l’autorisation du Portugal. Ils pénétrèrent à l’intérieur du pays et rencontrèrent l’empereur du Mali au moment où son empire s’effritait.

En 1520, Magellan, un Portugais au service de l’Espagne, tenta pour la première fois le tour du Monde. Il traversa l’océan Atlantique franchit le détroit qui porte maintenant son nom, au sud, et traversa l’océan Pacifique. Au XVIeme siècle, la maîtrise des mers appartenait au Portugal et à l’Espagne. Cependant, en 1557, des marins français battirent la flotte portugaise devant Saint Georges de la Mine. C’est aussi à partir du XVIème siècle que Portugais et Espagnol n’ayant pas assez de main d’œuvre pour les plantations de leurs colonies d’Amérique vinrent acheter des noirs esclaves sur les côtes d’Afrique et les transportèrent en Amérique.

A partir du XVIIIème siècle, les Espagnols, les Portugais, les Anglais, les Hollandais et les Français vinrent régulièrement faire du commerce sur les côtes d’Afrique. Ils étaient souvent en rivalité et parfois en lutte pour la possession des comptoirs. Les Français, ayant appris la présence de Mahamoud Kati à Goumbou, multipliaient leurs explorations à l’intérieur des côtes africaines. Pour cela, ils s’installent sur les côtes du Sénégal.

En 1883, le colonel Borgnis Desbordes construisait un fort à Bamako, le colonel Archinard partait pour la conquête des royaumes et empires. C’est ainsi qu’il prit Djenné, Mopti et Bandiagara. Certains écrivains rapportent : au XVème Anselme d’Isalguier, issu d’une des plus nobles familles de Toulouse, est l’un des premiers voyageurs Européens à atteindre les rives du Niger. Il épousa à gogo (Gao) capitale du royaume Songhoï, la princesse Casaïs (Salu Casaïs).

Au cours de son voyage, Anselme d’Isalguier s’arrêta à Gao où il y resta 12 ans avant de rejoindre Toulouse. Goumbou et Tombouctou sont toutes des villes Saintes, musulmanes à 100%, situées en zone saharienne, découvertes par les Espagnols et Français mais toutes portent les noms de femmes. Les activités principales des habitants de Goumbou et Tombouctou sont l’élevage, l’artisanat, l’apprentissage du Coran (les Walides sont très nombreux sur leur terre, des lieux merveilleux existent).
Des similitudes, des ressemblances fortes font qu’il y a nécessité d’ouvrir les débats autour d’une des pages les plus anciennes de notre histoire qui pourra édifier les uns et même les Espagnols et Français qui ont brouillé certaines pistes.

N’est- ce pas là encore une des raisons de l’échec de Tombouctou à l’élection des 7 merveilles du monde ? A- t- elle consulté sa sœur, jumelle Goumbou avant d’aller compétir.

Amy Sanogo



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ORIGINE DES SARAKOLLES


Sarakollé : Almoravide, mot arabe, sorte de moines guerriers habitant un ribat ou couvent plus ou moins fortifié. Sous le nom almoravide on entend spécialement la dynastie royale fondée sur diverses fractions de la grande tribu des Soundjata du sahara. Le Ghana apparaît dans l’histoire africaine, c’est un haut lieu du passé. Le grand empire est plein des mystères. D’après les écrits arabes notamment le Tarikh El Fattach une vingtaine de rois ont régné avant l’Hégire. Ceux qui ont crée ce royaume sont-ils des blancs venus du nord comme l’ont dit certains ou bien des noirs Sarakollé?

Les Sarakollé ou Soninké ont, comme les Dioula du nord de la Côte-d’Ivoire, une tradition de colporteurs qui ont longtemps sillonné, à l’époque précoloniale, toutes les régions de l’ouest africain. Régions dans lesquelles ils ont été un vecteur de l’expansion musulmane, jusque dans la zone guinéenne, dans l’ouest du Fouta Djalon.

Ils ont été les créateurs de l’antique empire du Ghana et comptent aujourd’hui pour près de 9 % de la population malienne. Du fait de leur histoire spécifique, ils apparaissent très dispersés sur l’ensemble du territoire. Ils sont cependant les plus nombreux dans la zone sahélienne, plus précisément dans la région limitrophe de la Mauritanie, dans les cercles de Yélimané, Nioro et Nara.

À l’origine, ils seraient venus du nord, du Sahara berbère, ce que semble confirmer leur nom (séré-khollé signifiant «hommes blancs»). Les habitants d’Adouane, dans le nord de l’Adrar mauritanien, seraient (avec leur nom d’Assouanik devenu Soninké) leurs parents proches et l’hypothèse la plus probable fait d’eux le résultat d’un métissage entre Berbères Sanhadja et autochtones africains.

C’est ainsi que se serait formé le peuple fondateur de l’ancien empire du Ghana. Ce que semblent confirmer des chroniqueurs arabes tels que Ibn Hawkal et El-Bekri. C’est à la suite de la destruction de l’empire du Ghana, fondé vers le VIe siècle de l’ère chrétienne et disparu au XIIe, que serait intervenue la dispersion des Sarakollé dans tout l’ouest africain.

Les Songhaï sont bien connus grâce aux précieuses sources de renseignements que sont les ouvrages arabes tels que le Tarikh es Soudan de Es-Sa’adi rédigé au XVIIe siècle et le Tarikh el Fettach, plus tardif, de Mohammed Kati.

Inter de Bamako du 03 septembre 2007.

Source : AFRIBONE.COM