Avec les encouragements de l’ONU

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Histoire de l'Afrique de l'Ouest

“ Chère madame…Nous accusons réception de votre correspondance relative à votre projet “ Assemblée des Peuples Camerounais ”…Notre appel à candidature est ouvert pour le troisième cycle de subventions depuis le 10 novembre dernier et nous vous encourageons à déposer votre proposition de projet. ” Comme nous l’avons expliqué dans nos termes de références, les Nations Unies nous doivent bien ce soutien pour avoir abandonné les Peuples Camerounais à la vindicte coloniale dans les années 50. Mais qui sont ces peuples aujourd’hui ? Qui sont les Peuples qui vont convoquer cette Assemblée le 15 décembre prochain ? Bref historique d’une légitimité millénaire.

Anagsama, assemblée

traditionnelle du Peuple Beti

Rappelons que les Soninké qui sont les fondateurs de l'empire du Ghana sont aussi des Sao.

Dika Akwa affirme : “ On se rend compte que le Bulu du Sud-Cameoun ou du Gabon parle certes comme les Beti ou les Fang, mais une histoire plus riche que celle plus connue de son XVIIIe siècle le renvoie à un même stock racial que les Bassow (Bakoko, Badjob, Yalongo) et les Yadouma (Mangissa, Yebekolo...) du Cameroun, les Akoko du Nigeria, les Yakouma du Zaïre, les Laobés du Sénégal, tous descendants des Sao ou Sow légendaires bâtisseurs de l'empire du Ngéssimba (IIe siècle avant notre ère.), ou encore des Soninké fondateurs du célèbre empire du Ghana (Wagadou) ” (1).

“ Plusieurs rapports profonds existent, entre d'une part le clergé d'Amon appelé Saou dans l'Egypte pharaonique et d'autre part les peuple Soninké, Beti, Bisso/Bakoko. Le culte So du peuple Beti n'est rien d'autre que le rituel sur le Bélier d'Amon des Saou. Les Sao “ légendaires ”du Tchad, Cameroun et Nigeria existent bien par le rameau Bisso/Bakoko (Elog-Mpoo). Le nom totémique Nsoo/Nsow utilisé par tout ce rameau et le nom Sao sont linguistiquement identiques au Saou de l'Egypte pharaonique et à Esaie de la Bible. De nombreuses évidences accompagnent cette affirmation : le rituel de la panthère, chez les Saou de l'Egypte Pharaonique et les Nsoo/Nsow (Bisso/Bakoko) éclaire les origines de cet animal au sein des chefferies bamiléké. Ici la panthère joue un rôle central. De même la prédominance culturelle du phallus ou la circoncision chez les Bisso/Bakoko, Yakouma, Soninké, Beti et Bamiléké remonterait à l'aube de la naissance de l'Ancienne Egypte, il y a aujourd'hui plus de 5000 ans. ”(2)

Voilà pourquoi Marie Thérèse Assiga Atangana sera notre invitée d’honneur ? Parce qu’elle est aujourd’hui la seule femme qui a la responsabilité d’un des peuples camerounais : c’est la reine des Beti. “ Nos recherches inachevées et non publiées sur les origines des peuples Sao - des rameaux Bisso/Bakoko, Beti et Soninké (Sarakollé) ; des Basaa et Bamiléké dans l'Egypte pharaonique, sont une avancée significative pour l'histoire négro-africaine dans la mesure où selon ses sources : les sao et le rameau Bisso/Bakoko descendraient directement des anciens prêtres Saou qui ont joué un rôle éminent dans toute la civilisation de l'Ancienne Egypte. ”(2’)

Le Ngondo , Assemblée

traditionnelle du Peuple Sawa

“ Le vase sacré immergera dans les eaux du Wouri le 7 décembre 2008 en apothéose de trois semaines de vibrations de la ville de Douala commencées le 15 novembre. Après “ Pai o Madiba ” en 2007, “ O Bodu ” est le thème du Ngondo 2008, que nous traduisons par : En plein action. Pour l’encrage de l’identité Sawa dans la ville de Douala qui en est le socle, le 08 Août 2008, le Ngondo a signé un Accord Cadre avec la communauté Urbaine de Douala. C’est dans la même mouvance qu’un autre accord de Partenariat signé le 25 septembre 2008 unit le Ngondo et l’université de Douala ; manière d’impliquer notre Institution dans l’évolution du Temple du savoir de notre cité.

A chaque étape de notre existence, chacune des générations du Peuple Sawa possède des femmes et des hommes qui, malgré la turbulence des vagues, mettent leurs énergies à contribution pour que notre embarcation maintienne le cap des valeurs nobles. Nous sommes en plein action, l’abdication n’est pas permise, nous devons redoubler d’effort. Nous avons l’impérieuse obligation d’enraciner les valeurs ancestrales et le positif présent, enfin de mouler un avenir de dignité en transmettant l’héritage Ngondo aux générations futures. ”(3)

Les femmes sont en réalité les véritables dépositaires de la sagesse de nos peuples. Et comme nous le rappelait Cheik Anta Diop : “ De l’étude de notre passé, nous pouvons tirer une leçon de gouverner. Le régime matriarcal aidant, nos ancêtres, antérieurement à toute influence étrangère, avaient fait à la femme une place de choix. Ils voyaient en elle, non la courtisane, mais la mère de famille. Ceci est vrai depuis l’Egypte pharaonique jusqu’à nos jours. Aussi, les femmes participaient-elles à la direction des affaires publiques dans le cadre d’une assemblée féminine siégeant à part, mais jouissant de prérogatives analogues à celles des hommes. ”(4)

Les encouragements de l’association du Royaume Bamoun

“ Nous vous adressons nos félicitations pour vos courageuses initiatives. Nous vous souhaitons donc un travail fécond tout au long de cette année que vous annoncez pleine de projets. Nous vous adressons également tous nos encouragements. Nous pensons nous associer à ce combat à la richesse prometteuse. Le Cameroun est en deuil depuis 50 ans, il faut bien que l’on ait d’autres solutions sans lesquelles aucune alternance n’est possible. Nos cordiales salutations ” (5)

Ces encouragements, nous les partageons avec les autres femmes politiques qui ont lancé le Cri : il commençait par proposer une alternance des hommes et des femmes dans la hiérarchie des pouvoirs du pays : Présidence de la République, Premier Ministre, Présidence de l’Assemblée Nationale, Présidence de la Cour Suprême, Présidence du Conseil économique et social, tous ces postes sont actuellement occupés par les hommes et cela ne choque personne. Puis il y a eu les échos de ce Cri : 100 femmes au Parlement, 100 francs pour une télévision des femmes, 100 mille francs de Salaire Minimum Social, à chaque citoyenne en âge de voter…Si les cent mille francs de Sms se sont réduits à 28 mille, nous avons tout de même enregistrés 79 candidatures aux élections de 2007. Ce sont d’abord ces Honorables députés élues non déclarées qui convoqueront l’Assemblée des Peuples camerounais.

Parce que notre féminisme est un mouvement de compréhension et de transformation de la société où nous vivons, Les femmes viendront dans cette assemblée d’abord parce qu’elles ont le désir d’agir avec d’autres femmes quel que soit le niveau de conscience personnel de leur oppression. Nous souhaitons que s’inscrive dans cette assemblée la jouissance d’une expérience de vie collective alors que notre vécue quotidien implique domination, infériorisation, négation, solitude et exclusion. Les femmes resteront dans cette Assemblée ensuite parce qu’elles s’y sentiront bien, une sorte de havre de paix, de moments privilégiés où nous gouterons le plaisir de ce que pourrait être une société non fondée sur le pouvoir et tout ce que ce pouvoir implique de contrôle, de hiérarchie, de statut, de peur, de cruauté. Une société qui combattrait la violence – en commençant par la violence verbale – une société fondée sur le partage d’où naîtrait un sentiment de communauté, qui est une sorte de famille d’amitié, où la tendresse n’est pas faiblesse mais humour régénérateur. Cette Assemblée nous voulons en faire un lieu de rupture avec l’enfer du quotidien. Même quand momentanément on n’y siégera pas, cela devra nous faire du bien à tous de savoir que nous existons “ là ”.

Notes :

1- ( Les problèmes de l'anthropologie et de l'histoire africaine, éd. Clé,p. 57).
2- (Esquisse d'un système de gouvernement négro-africain moderne face aux instabilités socio-économiques et au néo-colonialisme - Panafricanisme : les nouvelles perspectives. : SIM Mi NSONKON Rémy )
3- ( l’expression de la distinguée et fraternelle considération du SG du Ngondo, SAR Money Akwa II, à Dla le 21 octobre 2008)
4- ( Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’ Afrique Noire, Présence Africaine, Paris, 1974,p. 53.)
5- ( Le président de l’ Association du royaume Bamoun, ).

La chronique de Marie Louise Eteki-Otabela

Source : Lemessager.net