Quand certains intellectuels mauritaniens n'ont pas la possibilité de crier sur tous les impairs des politiques, il n'y a que des rappeurs qui ont le courage de rompre un tel silence. Ils dénoncent souvent avec violence inouïe et cette observation est peut-etre à l'origine de bon nombre de qualificatifs qu'on tente de leur attribuer.
"On nous traite d'irresponsables et de mauvais garçons", alors que nous faisons simplement notre métier à entendre Jazz Py Kumma de son vrai nom Coulibaly Papa Hamadi, les rappeurs mauritaniens trainent toujours une image qui ne leur convient guère. Pour Coulibaly Papa Hamadi, les rappeurs exercent leur profesion comme tout le monde et ils l'assument .
L'usage abusif des qualificatifs qu'on leur colle à la peau est le symptôme d'une époque qui veut que ce genre musical soit à banir. Regroupés pour la plupart au sein de l'association (agmm) ils sont quelques centaines dans le pays à aimer et à pratiquer ce genre de musique.
Ecoutez le morceau : Lenki Yaxarou
Jazz Py Kumma, n'est pas venu à la musique par hasard. Jeune élève, il aimait déjà écouter la musique, tout genre confondu, et surtout le musicien Soninké décédé Diabi Doua. Et à force d'écouter le rap americain et plus pratiquement le rap africain dont il se sent plus proche, il finit par se convaincre que c'est l'unique moyen pour lui en tant qu'individu d'abord, et citoyen ensuite, dans un pays où il y a tant de choses qui minent la cohésion nationale. "Il faut que je passe par le rap pour exprimer ce que je ressens. Mes messages parlent de ce que nous vivons dans le pays, dans le continent : la pauvreté, la maladie, l'injustice, l'esclavage, le racisme, l'émigration clandestine..."
Ecoutez le morceau: Xanaaxu
Il a expliqué que le rap aura sans doute eu quelque influence sur la bonne marche de ses etudes. Il n'a pas son bac en poche, pas grave, le message est dans musique. Coulibaly Papa Hamadi chante dans toutes les langues nationales et plus particuliérement en soninké depuis 2003.
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